Lecture avec jubilation de ce remarquable essai afin d’essayer de mieux comprendre, d’étudier, les types de structures narratives que je mets en place dans le gros roman choral sur lequel je trime actuellement. Rien de révolutionnaire donc, puisque je m’inspire beaucoup de ce qui se fit dans les années 1920… Apprit au passage que le projet que Georges Perec fit aboutir avec La Vie mise d’emploi (que je relis ; enfin, disons que j’y picore de nouveau), cet étrange roman d’escalier, fut à l’origine un souhait de Blaise Cendrars, qui ne le mena pas à bien.
Archives de catégorie : écriture
#5040
Au-dessus des jardins se poursuivent deux pies en piaillant, très haut les martinets tournent en sifflant dans le vent frais. Ce week-end également l’on sentait l’été déjà et ce petit salon d’imaginaire à Marmande fut une jolie réussite, relaxée et amicale, plein de beaux moments comme la soirée sous les arcades, le dimanche sur les marches du cloître, les harpistes sur la place… et ces fraises bon sang, toutes ces fraises, oui ce fut bien. J’ai récupéré pas mal de livres, et notamment mes exemplaires de ma dernière nouveauté : le cinquième recueil du détective à vapeur, monsieur Bodichiev. C’est tranquillement maintenant que j’envisage que la série fasse neuf volumes — dix avec le « best of » signé chez Folio-SF. Ma foi, qui aurait dit que ces uchronies policières trouveraient à vivre si longtemps ? Moi le dernier. Je trime donc sur le « gros roman », avec enthousiasme.
#5038
Estoy contento, disait dans le bus un vieux punk à un prolo râpé et rougeaud. Ils discoururent en espagnol de leurs philosophies de l’existence, et j’ai presque tout compris, il suffirait de presque rien pour que je retrouve une maîtrise correcte de cette langue, je m’en amuse. C’est dimanche donc marché et brocante, je ne trouve plus grand-chose à cette dernière, le peu est toujours plaisant, et bien suffisant pour la maison pleine à craquer. Hier matin c’était une balade en forêt. Le ciel pèse fort, il faut résister et attendre la pluie, écrire malgré tout.
#5037
Installée ainsi, en attendant leurs coupes, dans l’ombre bleue des façades, Julia se sentit bien, l’impression de retrouver son assise. Vadim parlait d’une pentalogie de romans dont il avait eu la « folie » de débuter la lecture, c’était un grand dévoreur de bouquins, Julia était plus parcimonieuse, en lisait beaucoup moins que lui. Un vélo qui passait dans la rue lui envoya l’éclat de soleil de son rétroviseur. Une mouette glissait au-dessus de leurs têtes en ricanant.
« Tu penses à quoi ? » demanda Vadim après qu’ils ont commencé à déguster leurs glaces en silence.
« Toute action de l’esprit est aisée si elle n’est pas soumise au réel, déclara Julia.
— Qu’est-ce donc ?
— Une citation de Proust.
— Oh, madame est snob. Encore ta francophilie.
— Oui, confirma la jeune fille, songeuse. Mais je cherche à inverser les termes de cette formule, qui me tourne en tête depuis cette nuit.
— Je ne comprends rien à ce que tu racontes », s’amusa Vadim.
Julia grogna vaguement, continua à manger sa glace. Il y eut une brève mare de silence, la surface brouillée par les heurts sourds d’un train qui passait un peu plus loin. Au-dessus de la terrasse, un arbre frissonnait, léger.
#5036
Cependant que collègues et camarades sont aux Imaginales, en bord de Moselle, à Bordeaux pour ma part j’écris, avec cette sorte de légère tension / excitation qui accompagne cette tâche si particulière qui consiste à dérouler un récit et animer des scènes. Le ventilateur ronronne, les chats pioncent, le capitaine pianote.