#3085

Les martinets sifflent en haut du ciel, ce matin, presque invisibles dans ce bleu grisaillant annonciateur de chaleur. Ma tête chahute, j’écris entre deux vertiges, à la petite table métallique du patio. Quand l’ombre du bambou sera devenue trop grêle je rentrerai au salon. Je me tiens à mes 5000 signes minimum par jour, comme chaque été. Généralement plus, et mes malaises me frustrent. Au point que j’écris même un peu le soir, sur l’iPhone, au moins une scène de mon puzzle avant de dormir.

#3084

Reconquête d’une existence ordinaire, suite : lentement la brocante, puis déjeuner en terrasse d’un pub avec un ami. Fuyant pour le moment l’écran de l’ordi, qui me provoque des nausées, je me concentre sur celui de l’iPad pour des corrections et nouvelles rédactions des enquêtes de Bodichiev. Le prochain recueil est bouclé (5 nouvelles, 5 short-shorts et une chrono). Suite à une remarque d’un vieux copain, je me suis confronté à une chronologie et l’ai corrigée. Il y avait une incertitude de 10 années – et je vais créer deux personnages supplémentaires, afin de combler une petite période de l’existence de mon héros. Liberté conférée par son propre univers, chaque été d’écriture retrouver cette douce excitation de la simple création.

#3079

Fini le premier jet de l’intro de « Forêts! » en luttant contre légère fatigue et vagues vertiges. Corrigé un article pour Fiction. Observé un merle dans le micocoulier. Ramassé une plume de pigeon sur le carreau. Photographié les premiers fruits. Un samedi dolent.

#3077

Un peu de jardinage, un peu de médecin, beaucoup d’écriture. Et puis la saison de Bodichiev approche, elle débute même déjà, par l’acceptation d’une enquête florentine pour la revue Fiction, l’imaginaire radical. Un peu de réécriture et de menues retouches, alors, ce matin. Le prochain roman de mon détective est en relecture, il faudra encore le peaufiner un brin avant de le lâcher à son (nouvel) éditeur, en vue de sa sortie au Festival Hypermondes. Ah oui, les anthologistes du recueil dudit festival ont aussi retenu une courte nouvelle du côté Bodichiev de l’univers. Et un autre récit dans le même monde attend la sortie de l’anthologie concernée, en début d’année prochaine.

#3068

Hier soir j’évoquais avec un vieil ami cette pratique des notes d’observation. Je nommais dans le temps cela mes « instants lucides », ces minuscules moments que j’essaye de saisir par écrit, en imitation de l’art du croquis sur le motif, comme j’en ai vu vendredi dernier d’admirables exemples avec les carnets d’Emmanuel Guibert, au musée d’Angoulême. Faute du moindre talent graphique j’essaye d’assouplir mon écriture, ce sont comme de petits exercices. Et puis, ces temps-ci, mes séjours pastoraux ajoutent leur saveur impressionniste, leur caractère de « parenthèses » d’exception, à ce que je peux vouloir retenir. Ces carnets virtuels, j’y pioche également lorsque je compose des fictions : ainsi ai-je été ravi de retrouver, pour une nouvelle récente qui sortira l’an prochain en anthologie, mes notes jetées hâtivement lors d’un passage au petit matin entre Saint-Malo et Jersey, il y a des années. J’achève mon gros travail de relecture, et mes deux prochains et derniers week-ends à Champignac j’essayerai de revenir à ma propre écriture, avant d’y consacrer mes mois de juillet et août, « sanctuarisés » chaque été dans ce but.