#3084

Reconquête d’une existence ordinaire, suite : lentement la brocante, puis déjeuner en terrasse d’un pub avec un ami. Fuyant pour le moment l’écran de l’ordi, qui me provoque des nausées, je me concentre sur celui de l’iPad pour des corrections et nouvelles rédactions des enquêtes de Bodichiev. Le prochain recueil est bouclé (5 nouvelles, 5 short-shorts et une chrono). Suite à une remarque d’un vieux copain, je me suis confronté à une chronologie et l’ai corrigée. Il y avait une incertitude de 10 années – et je vais créer deux personnages supplémentaires, afin de combler une petite période de l’existence de mon héros. Liberté conférée par son propre univers, chaque été d’écriture retrouver cette douce excitation de la simple création.

#3079

Fini le premier jet de l’intro de « Forêts! » en luttant contre légère fatigue et vagues vertiges. Corrigé un article pour Fiction. Observé un merle dans le micocoulier. Ramassé une plume de pigeon sur le carreau. Photographié les premiers fruits. Un samedi dolent.

#3077

Un peu de jardinage, un peu de médecin, beaucoup d’écriture. Et puis la saison de Bodichiev approche, elle débute même déjà, par l’acceptation d’une enquête florentine pour la revue Fiction, l’imaginaire radical. Un peu de réécriture et de menues retouches, alors, ce matin. Le prochain roman de mon détective est en relecture, il faudra encore le peaufiner un brin avant de le lâcher à son (nouvel) éditeur, en vue de sa sortie au Festival Hypermondes. Ah oui, les anthologistes du recueil dudit festival ont aussi retenu une courte nouvelle du côté Bodichiev de l’univers. Et un autre récit dans le même monde attend la sortie de l’anthologie concernée, en début d’année prochaine.

#3068

Hier soir j’évoquais avec un vieil ami cette pratique des notes d’observation. Je nommais dans le temps cela mes « instants lucides », ces minuscules moments que j’essaye de saisir par écrit, en imitation de l’art du croquis sur le motif, comme j’en ai vu vendredi dernier d’admirables exemples avec les carnets d’Emmanuel Guibert, au musée d’Angoulême. Faute du moindre talent graphique j’essaye d’assouplir mon écriture, ce sont comme de petits exercices. Et puis, ces temps-ci, mes séjours pastoraux ajoutent leur saveur impressionniste, leur caractère de « parenthèses » d’exception, à ce que je peux vouloir retenir. Ces carnets virtuels, j’y pioche également lorsque je compose des fictions : ainsi ai-je été ravi de retrouver, pour une nouvelle récente qui sortira l’an prochain en anthologie, mes notes jetées hâtivement lors d’un passage au petit matin entre Saint-Malo et Jersey, il y a des années. J’achève mon gros travail de relecture, et mes deux prochains et derniers week-ends à Champignac j’essayerai de revenir à ma propre écriture, avant d’y consacrer mes mois de juillet et août, « sanctuarisés » chaque été dans ce but.

#3016

Mon prochain roman bouclé hier matin (je pense), après l’attentive et sévère relecture de mon frangin Pagel, je respire un peu mieux. Les Trois cœurs sortira à la rentrée chez un petit éditeur de Saintes, Koikalit, et poursuivra mon exploration des vies des détectives Viat Koulikov et Jan Marcus Bodichiev dans une uchronie proche. Je leur ai déjà consacré trois petits volumes aux Saisons de l’étrange, et une poignée de nouvelles (un gros omnibus est prévu). Et de fait un autre recueil est en cours de finition, que j’espère achever cet été. Alors donc je souffle un peu, et avant de me plonger dans le fleuve tumultueux d’un Stefan Platteau (qui vient de me rendre le début de son prochain tome), je poursuis mes lectures polar « vintage », des Michel de Georges Bayard en Bibliothèque verte et des Jacques Decrest, l’un de ces grands messieurs du roman policier qu’écrasa le rouleau compresseur du néo-polar et le culte du « roman noir » : eh bien je le préfère gris, moi, le polar.