#2371

« Marsupilami Franquini » par René Hausman, immense artiste qui nous a quitté ce matin. Je le lis depuis que je suis môme, Hausman. Une fois, à Angoulême il y a très longtemps, il était tout seul à une table minuscule dans toute cette foule, j’ai osé m’approcher de lui et d’un seul coup de pinceau il m’a fait un petit renard rouge, c’était sublime (je ne peux le montrer hélas car cet album fait partie des livres que l’on m’a « emprunté » au fil des ans). La litho de son marsu, elle, cosignée par André Franquin, est dans mon couloir d’entrée, à côté d’une sérigraphie de Reno et en face de petits originaux de Jacques Bigot, F’murrr et Arnaud Cremet. C’est mon petit musée à moi que j’ai.13062255_10201453257568595_3089961412541722689_n

#2366

L’île de Mayotte est un département français. Mais bon, c’est loin, hein? Alors c’est pas comme si les médias français, pour la plupart basés à Paris et qui déjà ne savent pas bien que le reste de la France existe, allaient parler de Mayotte. C’est vrai quoi, c’est pas comme si dans un département français, en ce moment, (je cite le camarade Tim Rey) : « L’île est en grève générale plutôt musclée depuis dix jours (et ça risque de durer). Des barrages partout sur les routes, le port bloqué, des bandes d’ados avec des barres de fer et des coupe-coupe longs comme le bras qui circulent de jour pour aller « régler des comptes » avec des gars d’autres villages : ils profitent du « climat insurrectionnel » pour se lâcher. Et plus rien dans les magasins. » Tout va bien, la presse parisienne n’en parle pas donc ça n’existe pas.

#2358

J’aime beaucoup Bruxelles, c’est une ville qui m’a séduit dès la première visite. Je dis même volontiers que si je n’étais pas tant amoureux de Bordeaux, c’est sans doute à Bruxelles (ou alors à Rennes) que j’aurai été trouver mes nouvelles pénates, dans une autre vie.

#2340

Je viens de lire le cinquième Mark Hodder, The Return of the Discontinued Man, et ça m’a fait réfléchir. Étonnant comment cette série steampunk fonctionne, en déconstruisant et reconstruisant à chaque volume toute sa propre réalité, encore et encore. Mais ce n’est pas cela qui m’a fait réfléchir : je me suis dit que somme toute, j’habite le futur.

J’habite le futur et je ne suis pas certain d’aimer cela. En ce sens que bien souvent, je me sens trop en décalage avec la réalité. Nostalgique ? Non, pas réellement, mais… tout simplement vieux, peut-être ? Ce que je constate, c’est que je me souviens parfaitement d’une époque où je trouvais que la vie à Lyon était tranquille, calme, tout le charme conjugué d’une grande ville et de la province. Quand est-ce que Lyon est devenu cette métropole surpeuplée, surpolluée, couverte de bâtiments neufs en rangs serrés, à quel moment a-t-elle basculée dans un environnement qui ne me plaisait plus, au point que j’ai ressenti le besoin de m’en enfuir ? Bordeaux vous le savez m’enchante, et notamment par son calme. Mais ce qui m’inquiète, c’est que je crains d’aimer Londres de moins en moins : je suis gêné par l’envahissement visible du gros fric, transformant la ville que j’aime en réserve pour riches, ne remplaçant pas les ultra pauvres par de la middle class comme le voudrait une évolution urbaine normale mais bien par des über riches (et idem à San Francisco ai-je appris). Cette société qui se construit, là, maintenant, ne me plaît pas, en fait. Trop de violences, trop de pollutions, trop d’inégalités, trop de religions, trop de solitudes… Plus j’avance dans le temps et moins je reconnais de choses que j’aime, ai-je souvent l’impression. Ou alors, j’y reconnais les pires avenirs de la science-fiction, ce qui n’est guère pour me réjouir. Eh le monde, on avait dit que la SF n’a pas pour fonction de prédire le futur mais seulement de commenter le présent, arrêtez, là, c’est pas drôle.

J’ai besoin de vacances, je crois. Non, vraiment : un an et demi sans vacances, c’est trop. I’m feeling cranky, et pourtant va bien falloir continuer car no money and no time, pas de congés en vue. C’était la « minute grognon ». 🙂

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Vu hier l’affligeante expo Jodorowsky au CAPC. Un grand moment de rien. Aaah, Jodo jetant du pain aux mouettes : essentiel, bien sûr. Me suis souvenu pourquoi je ne vais jamais dans cet antre de la prétention creuse. Je vais continuer de ne pas. Même l’expo d’archi était lamentable, des tas de petites briques (ooooh y’en a 15 000) et de bouts de bitume.