#2614

Face à un monde méchant (ma chaudière est froidement tombée en panne), une dominicale matinée de retour en enfance, avec lecture d’Achille Talon en écoutant du Vivaldi – oui je sais, Vivaldi c’est un peu devenu la variétoche du classique, m’en fiche, moi il me mets toujours du soleil au cœur, ou pour parler comme ce musicien croate ou vénézuélien copain de papa Talon, « providentialiste figure calorifère dans pitoyable océan de tristesse »…

#2598

Si je peux me permettre une note un peu « down », elle n’est pas top, cette fin d’année, pour moi. Déjà que toute cette fichue année me sembla assez négative à plein de niveaux, pour ne pas dire éprouvante, mais là entre l’agression dont j’ai été victime puis le harcèlement par ce fou ; le piratage de mon compte Amazon (vite réglé par cette firme, fort efficace quoique l’on en pense) ; et ce matin j’apprends le décès d’une dame de ma famille que j’appréciais beaucoup, une vieille cousine intello formidable, qui œuvrait toujours dans l’humanitaire, comment dire… Heureusement il y a les amis, qui furent si adorables ces derniers temps, mais j’ai le cœur gros et les nerfs fatigués. Pas glop, quoi.

#2588

Un bon coup habituel : le ou la journaliste qui demande à parler à un auteur (et qui imagine, d’ailleurs, que l’on refile ainsi les adresses de tout le monde sans la moindre gêne), ce pour en réalité lui faire plus ou moins rédiger son article à sa place. Plus la feuille de chou est minable (genre 20 minutes) plus c’est pratique fréquente. Oh je dois rédiger un papier sur gngngn ? Notre journaliste de chercher la référence d’un ouvrage en traitant, de ne surtout pas le lire (d’ailleurs, acheter des livres est anathème pour ce type de journalistes, au mieux en demanderont-ils un exemplaire gratuit, même si l’ouvrage est paru il y a une dizaine d’années), de demander le contact de l’auteur (de préférence dans l’urgence, car un bon journaliste ne travaille jamais que dans la précipitation) et d’interroger ce dernier de manière à ce que les réponses constituent l’essentiel du papier pour lequel il sera, lui, le journaliste, payé. En promettant éventuellement de citer l’ouvrage du questionné, ce qui sera fait ou non.

#2583

Ce ne fut pas une bonne journée. Hier matin j’apprenais plusieurs mauvaises nouvelles, et l’une en particulier qui m’attriste particulièrement. Je ne parviens même pas à pleinement le réaliser : je ne vais plus croiser Henri en librairie ou à Saint Michel, cette figure locale, ce petit monsieur toujours jovial, des rides de rire au coin des yeux, formidable collectionneur de BD, chineur invétéré ; Henri qui pour moi faisait en quelque sorte partie du décor de « mon » Bordeaux, un passant, une constante du monde du livre bordelais ; Henri toujours une plaisanterie et un mot gentil aux lèvres, à la fois familier (depuis 35 ans que je le croisais) et opaque, si public et cependant complètement privé, avec qui j’avais encore discuté il y a peu chez Mollat, sans âge et dont je découvre parce qu’il est disparu mardi qu’il avait 62 ans, seulement. Salut Henri.