#2883

Day two : un autre favori, bien différent puisqu’il s’agit de Christopher Isherwood, le grand écrivain gay, britannique puis californien, que mon ami Patrick Marcel me fit connaître lorsque j’étais un jeune étudiant bordelais explorant son identité.

#2882

Allez, une petite occupation de confinement (encore qu’en vérité je ne manque pas encore de boulot, loin de là). Chaque jour une petite tranche de ma bibliothèque, avec un bref commentaire. Day one : Elizabeth Goudge. Une passion « coupable » pour une autrice que l’on qualifierait certainement de nos jours du qualificatif de « feel good », mais en vérité elle vaut bien mieux que cela. Michel Jeury m’en avait conseillé la lecture, eh oui, et plus tard mes amies américaines Ellen Kushner et Delia Sherman, connaissant ce mien penchant, m’en avaient offert quelques précieux tomes. (Pour des raisons de place, les poches sont sur l’étagère du dessus)

#2876

Pourquoi le sentiment s’est-il ancré en moi de bonne heure que, si le voyage seul – le voyage sans idée de retour – ouvre pour nous les portes et peut changer vraiment notre vie, un sortilège plus caché, qui s’apparente au maniement de la baguette de sourcier, se lie à la promenade entre toutes préférée, à l’excursion sans aventure et sans imprévu qui nous ramène en quelques heures à notre point d’attache, à la clôture de la maison familière ?

(Julien Gracq, Les Eaux étroites)

#2875

Ce doit bien être la troisième fois que je lis le Paris insolite de Clébert, saisi de nouveau par ces chocs géographiques et sociaux, ce quotidien si exotique et si familier, ces surprises temporelles, terrains vagues et venelles, bistrots et charrettes, taudis et « verdure maigre ». La deuxième fois devait être au moment où mon camarade Mare bouclait son beau Paris, une physionomie, et je le redécouvre encore, devant sans doute louer mon exécrable mémoire pour la fraîcheur avec laquelle je replonge en ces pages – mais aussi grâce à cette splendide édition Attila, illustrée de photos prises à l’époque en compagnie de l’auteur. Et cette nouvelle plongée dans le Paris populaire du tout début des années cinquante me fait repenser à un autre ouvrage des Moutons électriques, bien maltraité par le diffuseur : les Nombreuses vies de Nestor Burma de Jacques Baudou, ce portrait saisissant lui aussi d’un Paris disparu, sur lequel j’avais eu tant de plaisir à travailler avec un oncle photographe.