Giscard. Je me souviens d’un soir où, à la sortie de notre collège à Cergy-Pontoise, un copain de classe me confia qu’il avait l’impression que le monde avait toujours été tel qu’il était à cet instant, avec par exemple VGE comme président, que le monde était ce que nos parents en faisaient. Cette remarque me frappa par sa justesse — et son anormalité. De ce moment, je décidai de me forger ma propre opinion, notamment politique et, à la médiathèque, je commençais à me renseigner, portant très vite mon choix sur les écologistes de l’époque, les Edgar Morin, les Solange Fernex, les Serge Moscovici, qui portaient alors une parole d’écologie politique toute neuve. Mon copain, lui, pris visiblement le parti inverse, demeurant dans le giron des convictions parentales puisqu’il passa comme chef de cabinet d’un des pires ministres de la culture qui fut, et devint ensuite directeur d’écoles d’architecture, la discipline de son père.
Archives de catégorie : politique
#2779
Au marché ce matin, il y avait mon député : je l’ai salué et remercié pour son action. Avoir un député pour lequel j’ai effectivement voté, voilà qui me change agréablement du résultat de… toutes les élections en général. Et en parlant de citoyenneté, j’ai voté il y a quelques jours pour les options du budget participatif de la ville de Bordeaux, une initiative qui permet d’élire des projets proposés par des citoyens et dont trois vont donc être réalisés. J’ai noté avec intérêt que le maximum de votes allait aux projets de type végétalisation / environnement. Enfin, je viens de lire un papier sur le projet de grand réaménagement du Trocadéro et des environs de la tour Eiffel : je le trouve plus que beau, je le trouve totalement logique — je me souviens d’un voyage à Paris, il y a maintenant longtemps, où assis sur une pelouse au pied de la tour, je m’étais demandé pourquoi l’on ne réalisait pas une vaste végétalisation de tout cela, des arbres, du vert partout… Mais à l’époque ce n’était qu’une vague songerie écolo-utopiste, impossible alors d’imaginer que l’on puisse végétaliser le pont d’Iéna et l’interdire aux sacro-saintes bagnoles. Pourtant, cela va être fait. Un peu d’espoir, maintenant, et ça fait du bien.
#2683
À Londres, la librairie de gauche attaquée par un groupe de fachos et la librairie gay qui voit sa vitrine brisée une nuit… Je ressens une profonde tristesse et une alarme extrêmement vive.
#2182
J’ai regardé le discours de François Hollande, avec beaucoup d’intérêt. Et François Hollande a terminé en parlant de rêve. Mais pourtant je n’ai entendu qu’un simple appel au retour à la normale, à la raison, rien de plus : c’est dire les dégâts monstrueux fait par dix ans de droite, dont cinq ans d’agitation et de destruction massives, si le prêche raisonnable et ô combien modéré d’un monsieur austère, au ton non modulé et aux chutes de voix non contrôlées (ce n’est pas un grand tribun), si ce très simple prêche républicain puisse être considéré comme un rêve, un espoir, un changement — et suffisant, en plus. Le pays a-t-il été à ce point éloigné de la modeste raison par ces cinq dernières années de droite extrême et de sottise crasse, pour que nos aspirations soient devenues si ordinaires? Je disais il y a peu sur cette page qu’en politique j’avais besoin d’espérer, de rêver — c’est pourquoi j’avais voté Montebourg puis Aubry aux primaires socialistes, pourquoi je vais voter Mélenchon au premier tour. Parce que je crois qu’il faut orienter le plus à gauche possible les choix de notre nation. Incurable idéaliste, je rêve de plus qu’Hollande, de plus qu’un retour à la normalité ordinaire. Traitez-moi de dangereux naïf.