#2586

Nous avons nommé cela le Club de l’Hydre : un petit groupe de fins connaisseurs et amateurs des littératures de l’imaginaire, des images qui bougent et de celles qui sont en cases, se réunit quelque part dans la nuit bordelaise le premier lundi de chaque mois et c’est fort agréable. Hier soir c’était à mon domicile que cette société pas si secrète et de bonne compagnie se donna rendez-vous pour explorer les mystères de la confiture banane-rhum, entre autres artefacts inconnus du vulgaire, en tenant de savanturières et distinguées considérations. Ce fut plaisant.

#2582

Comme pour « fêter » le changement ce fichu changement d’heure, le temps s’est fait ce matin uniformément gris, du genre à ne pas se réveiller. Je sens que je vais casanier fermement. La chaudière s’est éveillée en toute discrétion. En musique j’ai mis pas mal de soleil (coffret Bruford). Lire, lire, écrire. Et du thé, bien sûr. Il y a un an je me trouvais à Londres, tiens.

#2581

Réveillé vers 2h et demi du matin par mon inconscient d’auteur ? En tout cas, soudain je me suis mis à penser à ma nouvelle en cours d’écriture et les fils se sont dénoués, j’ai compris comment résoudre le problème policier que je m’étais posé. Et non, ce n’est pas juste une solution « en rêves », comme cela arrive souvent : j’étais réveillé et ça marche, mon fil narratif est « décoincé ».

#2577

Non seulement je ne dors pas bien, par ces nuits un peu lourdes et moites, mais ça réveille mon foutu juke-box, ces morceaux qui vous tournent en boucle dans la tête… L’autre nuit c’était, horreur, une imbécilité de U2. Cette nuit, c’était bien mieux, à savoir le « Fourth of July » de Joni Mitchell. Il faut dire que, si je méprise vivement les bramantes non composées de U2, en revanche j’écoute et idolâtre Joni depuis une trentaine d’années — depuis que mon excellent camarade Bruno m’en a fait découvrir les charmes musicaux lors de nos années estudiantines et bordelaises. Et en ce moment, je suis de nouveau retombé grave dans des écoutes de Joni. Bon, j’ai fait l’erreur de remettre les oreilles sur l’atroce Wild Things Run Fast, bête et vulgaire à pleurer (j’ai une théorie comme quoi au début des années 1980 notre planète est passé dans une singularité qui en a arraché tout goût et bon sens créatif), mais sinon je me délecte comme toujours — au moment d’écrire ces lignes tourne le live Miles of Aisles sur la platine.

#2596

Souventes fois je m’entiche d’un nouveau thé, afin de varier un petit peu, un moment, de mon mélange fétiche tarry souchong / rooibos. Là c’est la fraîcheur de ce thé noir au citron caviar, à d’autres occasion du thé à la pomme de chez Fortnum & Mason, de leur Earl Grey fumé ou bien encore d’un keemun kougou… Je sirote en lisant, sur le petit divan du bureau, sur lequel tombe la meilleure lumière, faute de me risquer à une promenade au dehors : il pleut par intermittences régulières sous un ciel pourtant bleu. J’ai encore fait une looongue insomnie et fut réveillé à une heure indue par le tambourin d’une de ces averses sur le vasistas.