Bribe de vacances. Juste une petite brisure. Avec les trains on ne sait jamais guère quand on arrivera, il arrive même que le départ soit retardé. Entre Tours et Nantes, chaque arrêt dans une petite bourgade se trouve annoncé en français… et en allemand. J’ignorais que la Touraine profonde fut tant visitée par nos teutoniques voisins. Il faut prendre garde à l’intervalle entre l’horaire et le réel.
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Parfois, le soleil laisse percer un rayon par le vasistas de l’escalier jusque dans la pénombre du vestibule et frappe le vase jaune comme s’il s’agissait d’une lanterne, soudain incandescente. Mon ami Sébastien Hayez, toujours artiste, a saisi l’autre jour ce petit miracle domestique. Ce soir, c’est au-dehors que se joue la symphonie de la lumière, le ciel dans l’échancrure ferroviaire se découpe en bandes d’un rose de lave, d’un jaune presque vert et d’un blanc fumigène, avec en bas les maisons déjà un peu dans l’ombre comme le dos d’une baleine.
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Marchant avec un ami, vendredi soir, j’ai soudain remarqué le silence qui planait sur le quartier et me suis mis à chuchoter pour ne pas le briser. C’est avec la pluie et la lumière du vaste ciel l’un des charmes du Bordeaux que j’apprécie, cette capacité au silence, au calme en pleine concentration urbaine. Et approchant de la voie ferrée, nous nous arrêtâmes un instant pour écouter le chant des grillons dans le pierré parsemé des derniers coquelicots.