#150

Fini de lire Or Not to Be de Fabrice Colin. Très beau & très étrange. Je ne sais pas (encore) quoi en dire. Je cherche mes mots (littéralement: je dois le chroniquer pour Bifrost).

Je termine de relire The Course of the Heart de M. John Harrison. Ne m’en souvenais quasiment plus. Très, très étrange, aussi…

Je vais à Londres la semaine prochaine (jeudi, pour une semaine). Ouf. Des vacances. Londres. Le bonheur…

Ciel sublime, ce soir. C’est cela, un « beau ciel »: des nuages effilés, les reflets dorés du soleil, des espaces gris & des espaces bleutés, du mouvement. Parler de « beau ciel » pour un ciel simplement, bêtement, bleu, c’est absurde.

Tiens, en parlant de ciel: je viens d’aller consulter la météo londonienne. Ça va, il ne semble pas faire beaucoup plus mauvais/froid à Londres qu’à Lyon… Partly Cloudy et dans les 7°, qu’ils disent.

#149

J’ai deux chattes — non, rectification: deux chattes habitent chez moi — non, rectification: deux chattes habitent avec moi. Formulation plus juste du point de vue félin.

Et toutes deux sont terriblement « seventies ».

Mais pas du même siècle…

L’une a des formes généreuses, une ample poitrine, semble porter jabot en dentelle & robe longue — Nina est très 1870. Tandis que l’autre est svelte, fuselée, en justaucorps rayé, une sorte d’Emma Peel de la gente féline — Drusila est très 1970.

#148

Quotation time!

Il faut lire l’entrée du 17 janvier du weblog de Neil Gaiman, très amusante. Tiens, allez, hop, je vous la recopie ici:

Yesterday I got a juicer. I dropped apples and celery and carrots and such into the top and watched everything that went in at the top turn into juice and pulp. Vegetables you could drink. “This is fun,” I thought.

I woke up from dreams this morning, in which my interest in juicing had led me to experiment with other things you could juice, and in which I had begun to juice books and photographs. I was mildly surprised to find that you could extract the essential essence from any book or picture in the form of a juice, removing the pulp. “Why has no-one else thought of this?” I wondered, as I turned several thick novels I’ve not had time to read into half a cup of pleasant-tasting liquid I could drink in moments. “I’ll probably get a medal for discovering this.”

And I woke up, half-disappointed, half-amused.

Un petit détail que j’ai beaucoup apprécié, dans le premier film du Lord of the Rings, c’est le fait que Rivendel y a un aspect un peu à la William Morris, et que Galadriel est nettement d’une beauté préraphaélite (quoique je l’aurai préférée en rousse). Pourquoi je dis ça, maintenant? Parce que je continue à lire The River (The Thames in our Time) de Patrick Wright, passionnante & étonnante visite guidée des bords de la Tamise avec une vision résolument « gauchiste » des événements, et que j’y ai lu l’autre soir une amusante tirade quant à Tolkien, l’influence que les Inklings eurent de William Morris & des Préraphaélites — et leurs conséquences…

Whatever the virtues of Lewis and Tolkien, their works inspired some dreadful inanity in the sixties and seventies, when pre-Raphaelitism collapsed into joss-sticks and patchouli oil at the craft fair, and when every high street, including, no doubt, Oxford’s, had a boutique called Gandalf’s Garden and yearned for a psychedelic pub called Middle Earth. There was a lot of infantile escapism in that late manifestation, personified by the ‘stoned’ pixies who used to stagger around clutching rune staffs and LPs by Tyrannosaurus Rex in the years that where actually defined by the oil crisis and the miner’s strike. The Pre-Raphaelite stream may have flowed on into real ale and ‘Green’ protestation since the early seventies; and Morris would surely approve of the simple water-purification systems and other ‘intermediate technology’ developed by Oxfam since it was founded as the Oxford Committee for Famine Relief in the 1940s. But nothing will cure me of the suspicion that one of the lessons of Kelwscott and its posthumous cult should be, ‘Never trust a Pre-Raphaelite.’

#147

Oups. Je suis censé rendre compte ici de toutes mes lectures, mais il m’arrive d’en oublier… Donc, lu il y a un soir ou deux: Delicate Creatures de J. Michael Straczynski.

Un conte de fée, encore un — une jolie nouvelle de fantasy, en tout cas, enluminée par l’art de Michael Zulli & mise en couleur par Steve Firchow. Car elle a été publiée, célébrité de JMS oblige (c’est du créateur de la série télé Babylon 5 que l’on parle ici, hein?), sous la forme d’un grand album cartonné (chez Top Cow, aux USA). Bon, je ne sais pas si cette nouvelle justifiait un tel honneur, mais peu importe: reste un chouette bouquin, pour un beau petit texte, vraiment, et avec au final une idée (justement!) assez superbe quant à la nature du Petit Peuple…

Je me demande si Terri Windling la reprendra l’an prochain dans le Year’s Best Fantasy? En tout cas, c’est amusant comme JMS peut se prendre de plus en plus pour son copain Neil Gaiman — déjà le scénar des bédés Midnight Nation qui fait penser à un (bon) mélange de Barker & de Gaiman, là cette fois c’est jusqu’à l’illustrateur qui est typiquement « gaimanien »… 🙂

#146

On dit souvent que Bifrost n’est pas une revue vraiment intéressante pour ses nouvelles — par opposition à Galaxies, où c’est le versant rédactionnel qui est plutôt maigrichon… Hé bé, ça me semble de moins en moins vrai: le 25e Bifrost le prouve encore, que j’ai largement lu/parcouru hier soir, et avec toujours pas mal de plaisir.

La nouvelle de Johan Heliot, située dans le même univers uchronique que son roman La Lune seule le sait, est une merveille — très noire & très belle; le conte de fée de Bruce Holland Rogers est tout simplement renversant, incroyablement beau alors qu’aussi court — je pense que cet auteur est décidément très fort… Autant de nouvelles que j’aurai du/aimé publier dans feu-Étoiles Vives! Pas lu la Demuth ni la Thiberge, mais la Le Guin est un autre conte de fée valant le déplacement…

Quant à la partie rédactionnelle, elle est comme d’hab’ très fournie, vivante, passionnante. Bon, la couv est affreuse & l’humour de Cid Vicious me gonfle souvent, mais pour le reste bon sang, ça bouge, ça cogite, Bifrost est une revue de SF/F selon mon coeur. Oui, bien sûr: le fait que Bifrost aime la fantasy alors que Galaxies l’ignore (au mieux), n’est pas étranger à ce goût…

Tiens, j’ai vu la réédition en un volume de Khanaor de Francis Berthelot, par lesdits Galaxies: nulle part ils n’ont indiqué le mot fantasy… Tant d’ostracisme, tant d’aveuglement, ça en devient presque drôle (et connaissant l’humour tordu du Nicot c’est d’ailleurs peut-être bien un trait d’humour volontaire, en plus!).