#286

Lectures désuètes: Les Copains de Jules Romain (quel vocabulaire délicieux! Bourré de trouvailles épatantes & marrantes). Et un polar anglais datant de 1965, The Graveyard Shift, par Harry Patterson. Je ne sais rien de cet auteur, ai acheté ce petit hardcover d’occase lors de ma dernière virée chez les bouquinistes londoniens… Il s’agit d’une sorte de « police procedural », genre Ed McCain par exemple, mais avec une très forte atmosphère, vraiment bien rendue. Le style oscille entre un lyrisme de bon aloi et des clichés assez décevants par endroit, mais conserve toujours une certaine fascination. Cette première enquête du flic Nicholas Meyer se situe dans une ville non nommée du Nord de l’Angleterre, sur les bords de la Tamise. Le tout proposant un mélange intéressant (selon moi) entre la nonchalance & les dons d’observation des « Maigret », et une dureté plus réaliste, plus moderne. J’en ai un autre, de 1967, Brought in Dead, qu’il faudra aussi que je lise un de ces quatre.

Je lis pas mal de polars, ces temps derniers: il s’agit de la conjonction à la fois de mon goût pour le genre, et de mon besoin de « documentation », de mise dans le bain — écrivant moi-même des nouvelles policières (quoique sur fond uchronique), j’essaye d’en varier un peu les atmosphères, les manières de faire, et lis donc avec un oeil très intéressé des tas de polars différents… Et aussi des documents policiers, anciens: souvenirs de flics, de détectives, de cambrioleurs… Il y a toujours des petites choses à y glâner, des savoir-faire, des trouvailles de style ou d’atmosphère, des anecdotes. Parfois aussi, des détails peuvent m’inspirer une intrigue, ou du moins une partie d’une ligne narrative. J’aime beaucoup ces lectures mélangeant « plaisir de lire » & « envie de comprendre le fonctionnement ».

Sinon, j’ai rédigé la majeure partie de mon prochain « Petit maître de la fantasy », pour Faeries. Je pensais qu’il serait sur Frank Stockton — un auteur américain de contes de fée, de la fin XIXe — et puis finalement, comme je reçevais enfin un bouquin mêlant bio & documentation sur l’illustrateur Ernest H. Shepard (remember: les dessins de Winnie-the-Pooh et du Vent dans les Saules), je me suis lancé dans ce sujet-là. Le doux soleil de cette après-midi m’invitait à me poser dans le fauteuil du salon, le livre dans une main et un carnet dans l’autre, pour prendre tranquillement des notes — qui se sont vite transformées en rédaction pure & simple de l’article. Stockton attendra bien la prochaine fois — ou la suivante: je pense aussi bosser sur Giambattista Basile, un auteur italien de contes de fée, du XVIIIe (dont une réédition va être faite en France à la rentrée). Il y a tant d’oeuvres & de vies d’artistes à explorer!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *