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Tableaux Tuileries (14)

Au-delà du parc, Bercy regagne l’ère contemporaine, mais sans pour autant tout à fait oublier son héritage… D’une rue bordée de chais, la pression économique a fait une sorte de centre commercial, quoique pas votre blockhaus ordinaire, non: une promenade gracieuse. Les façades basses des anciens entrepôts de vin sont toujours là, elles ont même acquises une nouvelle jeunesse. Et si commerces il y a, ils furent triés sur le volet: une immense jardinerie fait déborder ses fleurs & ses branchages jusque sur le pavé, comme en dernier rappel du parc; une belle librairie de BD porte le flambeau du commerce de librairie, aux côtés d’un magasin des Musées de France; les terrasses sont chics, les fringues aussi. Centre commercial alors, certes, mais frappé d’esthétisme comme rarement.

Bien que fauchés, nous flânons un moment au milieu des reproductions d’art & des beaux-livres, avant d’aller gâtifier dans la superbe animalerie. Des furets endormis, un lapin nain frémissant, des tas de chiots attendrissants — & puis surtout: deux chatons! Ah qu’ils étaient mignons, les petits fauves. Hum: chers, aussi. Très chers. Des « Somalis », que c’étaient — 850 € chacun, voilà qui paraît bien coûteux pour des greffiers…

Tout autour des petits chais, l’architecture contemporaine a érigé ses façades de verre & de bois, ses colonnes d’acier brossé & ses briques vernis. Le choc culturel — ou plutôt: le contraste, s’avère là aussi séduisant que dans les allées du parc. À l’outrecuidance flamboyante de néon bleu & de verre noir d’un complexe cinéma, répond la digne austérité des derniers grands entrepôts encore debout.

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