Alors là, il me déçoit, Bertrand Delanoë: son coup de « je décide mais en fait pas vraiment », quant au réaménagement urbain complet du pavé des Halles… Non seulement il a désigné le projet le plus « bateau », le plus plat et peu audacieux, mais en plus il lui coupe les pattes d’emblée en anonçant qu’un autre concours sera lancé pour une partie du projet. Autant dire: pas de décision, si ce n’est celle de ne pas prendre de décision — et de n’avoir aucune vision, aucune ambition architecturale.
Un qui ne me déçoit pas, en revanche, c’est bien Francis Valéry: ce cher écrivain-érudit-excentrique vient de me livrer un article, remarquable comme toujours, et la 139e livraison de son fanzine A&A, récemment relancé. « Le magazine des survivants », qu’il sous-titre cette plaquette en photocopies, et de préciser qu’ils ‘agit d’une « publication culturelle et environnementale qui s’intéresse principalement à la science-fiction, à la bande dessinée, à l’art culinaire et au scotch wisky. Et aussi au feng shui et aux plantes aromatiques. Mais pas seulement. »
Incurablement autonome et remuant, appliquant sa formidable érudition à sa non moins insatiable curiosité, voilà quelqu’un qui peut bien parler de l’explosion de la production BD ou du micocoulier de Provence, établir l’historique du Tamdhu ou livrer des recettes de cuisine, rééditer un vieil article sur SF et religion ou bien encore tenir son minimaliste journal — il est tout le temps passionnant. Admiration. Seul regret: Francis étant de la vieille école, il ne s’est pas mis aux blogs et autres communications virtuelles. C’est donc sur papier uniquement qu’on le lira, en envoyant un abonnement de 20 euros à: Francis P. Valéri-Dostert, 3 le Canton 33620 Cubnezais.