Depuis quelques jours, de curieux hiéroglyphes fluo apparaissent sur la rue: flèches, traits, accolades, lettres, le tout peint au sol en rose, en bleu et en vert. Très joli, cela égaye le goudron. Dommage que cela préfigure seulement une imminente apocalypse urbaine — et je ne parle ici que de travaux de voirie, bien entendu, pas du résultat brûlant des propos au karsher de notre ministre de la police.
Archives mensuelles : novembre 2005
#881
Voilà qui m’attriste considérablement: « Michael Coney, auteur de SF né en 1932, est décédé aujourd’hui (4 novembre) à Sydney (Colombie-Britannique) à l’issue d’une bataille de plusieurs mois contre un cancer dû à l’amiante. Il avait publié plus d’une douzaine de romans depuis le début des années 1970, parmi lesquels L’Image au miroir (1972), The Hero of Downways (1973) et Les Brontosaures mécaniques (1975), couronné par le British SF Association Award ; il avait reçu en 1987 le Prix Aurora pour l’ensemble de son oeuvre. En apprenant sa maladie ce début d’année, il avait publié sur son site plusieurs romans et récits inédits, pour en faire don à ses lecteurs. »
J’espérais (et espère toujours) publier Coney aux Moutons électriques, admirant beaucoup son oeuvre, un peu trop méconnue selon moi.
#880
Au moins il y a-t-il une occasion où les livres agissent concrètement sur le réel: chaque fois que le camion d’Alloin m’apporte une livraison de nouveautés des Moutons électriques en provenance de l’imprimeur, il bloque la rue le temps de descendre la palette dans la cour et les klaxons s’élèvent, biiiip-biiip, les automobilistes sont furieux d’être retenus, même brièvement.
Mais ouch: 420 Kg à monter sur deux étages, 26 colis! Épuisant.. Qui a dit qu’éditeur était un boulot d’intello? Enfin, bonheur: notre Holmes et notre Lupin sont arrivés!
#879
J’écoute énormément de musique, mais n’en parle (presque) jamais ici. Sans doute parce qu’il est difficile de parler d’un art aussi viscéral et aussi abstrait que la musique. Pourtant je ne cesse d’y baigner et depuis un an, à peu près, la boulimie musicale de mon coloc (bien pire que la mienne, déjà conséquente) m’a entr’ouvert les portes de l’univers jazz.
Mais le fait est que ce que nous préférons, outre la vieille école Canterbury, c’est le jazz français actuel — cette musique dont le magazine Jazzman déclare ce mois-ci qu’elle « n’a quasiment plus de liens, y compris dans l’esprit, avec la grande tradition américaine (…) une musique, au demeurant fort belle, fort élaborée et pleine de couleurs chatoyantes, superbement mises en relief. » Ah ah, il est clair en fait que eux n’apprécient guère… Toujours le problème des « milieux »: les artistes sortant des cadres, voulant ouvrir, n’y sont pas forcément compris et appréciés des « fans purs et durs »…
Toujours est-il qu’en jazz « classique », il y a tout de même un musicien qui m’a fait craquer depuis le début… John Coltrane. Pour écouter énormément de musique, je ne crois pas avoir tellement de « morceaux cultes ». Mais alors « A Love Supreme »… Avant même que je ne plonge un peu dans le jazz, j’étais tombé sous le charme de cette composition. Et je ne m’en sépare plus: je l’ai souvent en tête, par bribes. Pour mes 40 ans, mes amis m’avaient offert une réédition bourrée de versions différentes de « A Love Supreme »: un bonheur! Et hier soir mon coloc a rapporté le DVD et CD de l’interprétation par le Brandford Marsalis Quartet… Miraculeux, le son est là mais la compo réinventée subtilement…
#878
Fiertés: la revue semestrielle que j’ai le grand plaisir de diriger, Fiction, vient d’être nominée trois fois au Grand Prix de l’Imaginaire, et le Panorama illustré de la fantasy & du merveilleux a également une nomination. Et puis le tome 2 de Fiction vient de faire l’objet d’une chronique enthousiaste sur un webzine que justement j’apprécie beaucoup, le Cafard cosmique.