Après quelques jours assez intenses, à boucler des dossiers urgents (dont deux qui n’étaient pas censés déjà l’être mais l’imprimeur a dit que…), aujourd’hui: « day off ». Pour me changer les idées, je suis allé en début d’aprem à la Cité internationale, le beau et neuf quartier tout le long du début des quais de Rhône, le long du parc de la Tête d’Or. Impression un peu étrange, chaque fois que je me retrouve là: est-ce bien Lyon? Les hautes façades modelées en terre cuite n’appartiennent qu’à cet ensemble ô combien branché et certainement fort coûteux, situé comme il est en bord de parc.
Le Musée d’art contemporain de Lyon est, au sein desdites façades rouges, le seul bâtiment ancien ayant survécu à la frénésie spéculative. Bien oublié: il était classé. Ce fut donc l’unique morceau de l’ancienne Cité internationale, conçue par Tony Garnier, à demeurer debout. Il était temps que je m’y rende, l’exposition rétrospective de la photographe Bettina Rheims s’achevant ce week-end.
Le format, immense, étourdi. Comme est également frappante cette obsession de la peau. Certaines séries m’ont laissé assez indifférent, d’autres sont troublantes. Au deuxième étage, plus anecdotique sans doute mais rafraîchissante par son humour et son invention, installations de Kader Attia. Le paysage de frigos déguisés en immeubles est une très belle trouvaille. En revanche, perplexité devant la grande salle du troisième étage, consacré à une « oeuvre » de John Baldessari: ah bon?
Passage sous la « statue des 5 angelots » de la place Quinet. Au bord de l’eau, trois djeun’s sont penchés avec attention sur leurs chaussures: nouvelle passion dévorante de la jeunesse! On achète des groles plutôt que des livres: triomphe de la culture de la consommation. Mangeons, alors: de l’autre côté du pont, petit pain au chocolat blanc. Allergique au cacao, j’apprécie de pouvoir déguster de temps en temps ces petits délices sans craindre le moindre maux d’estomac. Sur la place, claquent les skate-boards. Le temps est délicieusement médiocre: ciel gris, brise fraîche.
Au retour, j’admire la belle pancarte d’une firme d’immeubles ordinaires mais chers, annonçant fièrement l’avenue Georges Pompidoux. Pour qu’on ne confonde pas avec Pompidur, peut-être?