Venezia jan 08 / 3
La lumière roule et caresse la pierre usée tandis qu’au pied des palais à la façade écaillée, la lagune clapote les éclats de ses vaguelettes, amusée que cette ville lui résiste encore.
Lord Byron disait déjà en 1816 que Venise était en décrépitude: curieusement, ça n’a pas changé. Comme si cet état de ruine superbe s’entretenait de lui-même, jamais ni mieux ni pire. Auprès de la gare, un hôtel de luxe exhibe un des rares visages repeints de frais, d’un fuschia tellement vif qu’il en paraît finalement artificiel. Rénover ce type de bâtiment sans tomber dans le clinquant s’avère un art subtil, très subtil.
Des monuments historiques, seule la très haute turgescence du campanile se dresse, d’une virile vigilance, toute en brique propre. Mais il est vrai que, s’étant effondré subitement (mais comment une masse pareille tient-elle sur un marais?), il fut érigé de nouveau, à l’identique, en 1902. Pour Venise, ce campanile de Saint-Marc est donc presque tout neuf.