#1820

Alors que l’on apprenait la mort de l’historien Howard Zinn (1922-2010), célèbre pour Une histoire populaire des États-Unis, je lisais un ouvrage de pure distraction qui cependant fonctionne un peu de la même manière, par le regard critique qu’il projette sur l’histoire américaine. Mon ami Raphaël avait été intrigué par une référence à Boilerplate de Paul Guinan & Anina Bennett, vers la fin de Steampunk! d’Etienne Barillier, il m’avait donc demandé de le lui commander. Je l’ai reçu il y a quelques jours, et… je ne sais pas si je vais le lui donner ! Ce bouquin est complètement génial : un beau livre amplement illustré, sur l’histoire étonnante d’un robot conçu en 1893 à Chicago, un automate parlant qui participa ou fut le témoins des troubles sociaux américains, de l’annexion forcée d’Hawaï, de celle de Cuba, des troubles du canal de Suez, et qui enfin, combattant dans les tranchées de la Première Guerre mondiale, disparu en 1918 — peut-être capturé par les forces allemandes. Ce document historique est aussi fouillé et complet que… totalement fictif, bien entendu. Il s’agit d’un exemple… exemplaire, si j’ose dire, de steampunk : à la fois une fiction robuste, une réinvention astucieuse de l’histoire, un mélange de personnages historiques (Nikola Tesla, Mark Twain, Jack London, etc.), de personnages de fiction (Frank Reade, Tryphon Tournesol…), avec un réel propos à tenir, politiquement non neutre. Un travail incroyable, et absolument réjouissant. Il y a même une bande-annonce :

#1819

Toujours de la fièvre. Ce matin j’étais dans un train en Afghanistan. Plein de Français dans le wagon, je me trouvais en compagnie de mon ami Gizmo. Deux rigolos commençaient à faire des plaisanteries politiquement incorrectes, la police ne tardait pas à venir les chercher, puis ils venaient chercher tout le monde, il fallait qu’on laisse nos bagages sur place, je prenais ma trousse de toilette où se trouvait mon porte-feuille. Dans une grande salle jaune, on voulait nous faire passer en procès, nous protestions, finalement nous étions évacués sur Amsterdam. Me suis réveillé quand nous arrivions au bord des canaux, en car mais sans nos bagages. J’expliquai à Gizmo n’avoir plus rien à me mettre. Lui, le sage, me répondit que l’ambassade aurait un budget pour nous racheter des jeans.

#1818

À part ça, quoi de neuf? Eh bien, chercher de nouveaux imprimeurs car celui des Moutons s’avère trop petit. Négocier des contrats avec e-distributeur et belgo-distributeur. Recevoir en avance les stocks du tout beau Terri Windling en « Bibliothèque voltaïque » (L’Épouse de bois, un chef-d’oeuvre de la fantasy contemporaine, et je pèse mes mots). Avoir beaucoup de fièvre, en réaction de la fatigue de ces derniers temps (un bobo chronique qui se réveille). Écrire trop peu. Lire une belle bédé de Bourhis et Spiessert chez Dupuis (Hélas). Lire London Bridges de Jane Stevenson (un petit polar londonien en hommage à Margery Allingham, absolument délicieux). Essayer de comprendre du Bourdieu. Revoir du Sacha Guitry. Préparer la re-pendaison de crémaillère de dimanche soir. Relire un gros paquet de mes propres nouvelles. Accepter de faire la préface du prochain recueil des Moomin (chic). Apprendre qu’on va faire un troisième bouquin chez Hachette Jeunesse, avec Fabrice Colin (yeah). Lire Les Vampires de Londres dudit Colin (très « Bibliothèque rouge » dans l’esprit, avec un Holmes inorthodoxe, beaucoup aimé).