#1852

Lectures: fini le délicieux et captivant Shades of Grey de Jasper Fforde (seul et unique regret: ce n’est que le premier volume d’une trilogie ; sinon, c’est absolument remarquable, il construit une société post-apo formidablement originale, une utopie très inquiétante). Commencé Cygnis de mon camarade Vincent Gessler, chez l’Atalante, qui sous une couverture superbe (ce qui n’est pas exactement courant chez cet éditeur) propose un texte lui aussi post-apo mais bien différent, très humain, très lyrique, le style d’une grande beauté me fait penser à Giono. C’est vraiment une oeuvre superbe — dans le contexte actuel sa publication me semble relever du miracle et je m’interroge sur la vente possible d’un roman aussi « exigeant », diront trop de libraires… Cela étant, ma libraire à moi que j’ai, voyant que j’achetais ce roman, m’a dit toute l’admiration qu’il lui inspirait — c’est chouette.

Pas exigeant du tout mais bien distrayant, Unatural Selection de Jonathan Green, premier tome du cycle « Pax Britannia ». C’est du steampunk trépidant, de la pure littérature populaire avec tout ce que cela sous-entend de clichés, d’action et de légèreté, mais cette aventure du dandy aventurier Ulyssses Quicksilver est très amusante et pas bête du tout, pleine d’images saisissantes et pas mal écrite du tout. Une sorte de mélange détonnant entre Doctor Who et Arsène Lupin, sur fond d’esthétique gothique. Steampunk encore, puisque le genre est à la mode en Angleterre, avec The Court of the Air de Stephen Hunt, gros roman d’aventure dans une esthétique proche de celle des Philip Pullman. Je commence juste, c’est très intrigant.

#1848

And now for something completely different… Des lectures, ouééé ! Faut dire que je lis encore plus qu’habitude, ces temps-ci, étant d’humeur « moins de séries plus de livres ». Donc: lu LGM de Roland C. Wagner, sympa mais vraiment très mineur.
The Affinity Bridge de George Mann, premier volume d’une nouvelle série policière anglaise sur fond steampunk. Le steampunk est soudain à la mode en anglo-saxonie, alors que pendant longtemps le principal des fictions steampunks paraissaient en France sous des plumes francophones, subitement les auteurs anglais s’y lancent à tour de bras. Mann mêle du polar anglais classique avec un décor de société transformée par des technologies de type cuivre et vapeur — la reine Victoria, notamment, vit toujours sous assistance médicale, à la fin de 1901, tandis que les inévitables dirigeables emplissent les cieux. Et tant qu’à faire à être trendy, il y a aussi des zombies ! Mais aussi des automates diantrement habiles, et un savant (presque) fou. Et un tueur qui prend l’aspect d’un policeman fantomatique bleu ! C’est léger, agréable, mais platement écrit, avec parfois des facilités d’intrigue policière un peu embêtantes — on sent que l’auteur ne maîtrise pas (encore) toutes les ficelles de son métier.
Enfin, lu aussi un autre polar, sans steampunk celui-là, et même de saveur authentiquement Golden Age : In the Dead of Winter de Rennie Airth. Formidable: style superbement maitrisé, tout en demi-teintes, ambiance superbement tenue, enquête pas trop stéréotypée, c’est du grand polar entre la manière de faire de Simenon et celle des années trente anglaises. Le tout se déroule à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, à l’époque du Blackout de Londres. C’est le dernier tome d’une trilogie sur les enquêtes de John Madden, inspecteur du Yard devenu gentleman-farmer, et parmi les subtilités du récit il y a celle de ne voir finalement qu’assez peu le personnage supposé principal, qui se tient en retrait.
Bon, allez: maintenant je vais lire Shades of Grey, le dernier paru d’un de mes auteurs favoris, Jasper Fforde.