#1847

Changement de rythme: comme le dit Patrick sur son propre blogue, « je me sens tout d’un coup plus en phase avec l’année nouvelle ». Avec ce beau temps printanier (occasion d’un brin de rajeunissement de cette page), et étant plus qu’à jour sur tous les travaux ovino-électriques, j’entame une bonne période d’écriture — durable je pense, j’espère, puisque je dois aligner un roman de fantasy pour la jeunesse (bien entamé, tout de même), un album d’énigmes avec Fabrice Colin (jeunesse aussi, donc) et complètement réécrire notre Sherlock Holmes avec Xavier Mauméjean. Oh, et mettre la dernière main au deuxième tome de mon Dico féerique, bien sûr. Hop, hop.

#1846

Important, à soutenir.

Au terme d’un procès scandaleux et grotesque, Moulinsart et Rodwell sont parvenus à condamner l’écrivain et tintinophile Bob Garcia à payer la somme délirante de 50.000 euros. Son tort : avoir écrit 5 petites études sur Hergé tirées à quelques centaines d’exemplaires par une association tintinophile sans but lucratif. Personne n’a gagné d’argent dans cette entreprise, ni fait le moindre tort moral ou financier aux « ayant-droit » de Hergé. Toutes les tentatives de négociation et de discussion ont échoué, y compris la demande de paiement par étalement. Les pétitions, lettres ouvertes à Moulinsart et à de multiples responsables politiques, articles et communiqués de presse, etc., ont été traités avec mépris et indifférence par Moulinsart et de Rodwell. Il était clair qu’ils voulaient « la peau de Bob Garcia » (intention annoncée par eux-mêmes depuis le début) afin d’en faire un exemple et de dissuader d’autres auteurs d’évoquer le nom de Tintin au travers d’études, de parodies ou de tout moyen jusqu’alors légal.

Aujourd’hui Moulinsart et Rodwell mettent deux hypothèques sur la maison de Bob Garcia. Demain, ils peuvent ordonner la vente forcée et le jeter à la rue pour exercer leur « pouvoir ». Bob Garcia est aujourd’hui le dos au mur et incapable de payer une telle somme. Il est physiquement et moralement épuisé par cette lutte inégale et injuste.

Vous êtes nombreux à avoir proposé de l’aider. L’association Promocom (qui a édité ses ouvrages à perte et ne possède donc plus un centime de trésorerie) et le comité de soutien de Bob Garcia ne voient plus d’autre solution pour tenter de le tirer de cette situation dramatique que d’appeler aux dons des amis tintinophiles. Chacun(e) est invité(e) à donner ce qu’il veut ou peut… (Il suffirait de 1000 personnes l’aidant à hauteur de 50 euros pour le tirer d’affaire…) Chèque à l’ordre de PROMOCOM. ( ou virement sur compte Paypal promocom@aliceadsl.fr) Adressé à: Promocom 26 ter rue Nicolaï 75012 PARIS

Nous comptons sur votre amitié, votre solidarité et votre soutien et vous remercions tous de votre présence. Contre la cupidité et la censure des « ayant-droit », ce serait un bel exemple de ce qu’est réellement L’ESPRIT TINTIN… ! Mais à travers le cas de Bob Garcia, un parmi tant d’autres ; ce sont la liberté d’expression, le droit à la parodie et le droit à l’exégèse qui sont gravement remis en question. C’est aussi contre les dangereuses dérives de la censure et de l’intolérance qu’il faut lutter.
L’Histoire nous a bien montré où cela peut mener l’humanité…

Amitiés tintinophiles, merci d’avance !
Le comité de Soutien de Bob Garcia

#1844

Plus d’un an à ne mettre les pieds aux Chartreux que sous la forme d’une fiction, puis deux semaine d’affilée deux conférences. Hier soir donc, encore des mondanités littéraires: petit speech de Thomas Morfin, auteur d’un beau recueil de poésie en prose chez l’Arpenteur, suivi d’un cocktail pour le moins intime dans une jolie salle où j’avais déjà déjeuné une fois en compagnie de mon archevêque de parrain et du gratin des prêtres de la maison. Cet établissement exerce chaque fois sur moi une sorte de fascination amusée: le dôme de St Bruno découpé en surfaces nettes par les projecteurs nocturnes ; les vieux murs élégants ; les chants féminins qui s’échappent de la petite chapelle ; le silence des couloirs ; les hauts rayonnages de livres anciens de la bibliothèques des Missionnaires… Cette fois, j’ai même eu la tâche d’ouvrir cette dernière. L’enfant athée de l’enseignement public que je suis jubile en ces lieux.

#1843

Lectures… Deux recueils de poésie en prose: Le Débat solitaire d’Hubert Voignier et L’Enfance de personne de Thomas Morfin (deux Lyonnais renversants). Et deux romans français: Nuigrave de Lorris Murail et Les Démons de Paris de Jean-Philippe Depotte. Le premier a été largement incompris dans les chroniques web que j’ai lu, chroniques qui comme presque toujours ne témoignent que des limites de leurs auteurs. Pour moi, ce Murail est un formidable moment de légèreté sur des sujets graves, et cela, c’est très fort. Une SF traçant le même sillon qu’un R. C. Wagner, c’est-à-dire avec du style, du futur proche pertinent au monde actuel, de la banlieue en ébullition, du sérieux sans se prendre au sérieux, et un brin d’influence jeuryenne. De son côté le beau roman de ce nouveau Jean-Philippe, apparemment arrivé par la Poste comme celui d’un Jaworski, est une très agréable découverte. J’ignore pour quelles raisons stratégiques on a caché ce chaud et sulfureux roman fantastique sous une couverture neutre et froide de polar historique bien propre sur lui, mais de fait, voilà une littérature charnue, qui pratique l’hommage jubilatoire à l’imaginaire populaire avec une formidable richesse de langue (à l’image de Pécherot ou de Le Corre avant lui et dans le domaine du véritable polar historique). Et ces deux romans sont autant d’exemples d’une littérature de l’imaginaire où les mots « de langue française » prennent tout leur sens: qu’il est agréable de lire de vrais écrivains, de tels raconteurs d’histoires !