Journées avec les aventuriers : Simon Sanahjuas et Gwenn Dubourthoumieu sont passé à Lyon, pour apporter au galeriste de Bleus et originaux le matériel pour l’exposition des photos de Sur la piste de Tarzan. Nos baroudeurs voulaient manger lyonnais — mais allez trouver un resto ouvert le dimanche 15 août! Je leur ai donc préparé un repas bien lyonnais, puis ils ont vaillamment numéroté et signé les 70 exemplaires du tirage de tête de leur livre. L’aventure urbaine passa par une batterie à plat et une expédition postale, mais tout fut bien qui finit bien, avec un nouveau repas bien lyonnais le soir, chez les amis galeristes. Souvenez-vous : vernissage le 27, à partir de 18h. C’est rue Cuvier, dans le sixième. Le lendemain, autre ami, autre aventure, avec un repas « moléculaire » chez Fabrice Méreste — repas surprenant (c’était le but, après tout) et fort plaisant. Toutes ces sphères, ça fait très sci-fi seventies.
Archives mensuelles : août 2010
#1920
Et toi André, qu’est-ce que tu as fait, aujourd’hui? Eh bien moi, j’ai été me promener, depuis la rue des macchabées jusqu’à la rue des trois artichauts. Véridique. Grande promenade à travers les collines, en passant par le cimetière de Loyasse qu’apprécie particulièrement mon camarade Olivier — où je suis tombé sur la tombe des Berna – Sabran, soit donc la famille de l’auteur policier / jeunesse Paul Berna et de son frère l’illustrateur Jean Sabran. À l’entrée, la tombe ultra-laïque et géométrique d’Edouard Herriot. Paraît qu’il y a aussi celle d’un magicien nommé Maître Philippe, pas trouvée, faudra qu’on y retourne.
#1919
Revu Les Vacances de Monsieur Hulot. Période doublement propice, forcément: l’été, bien sûr, mais aussi mes travaux de mise en page actuels sur Les Nombreuses vies de Nestor Burma, dans l’incroyable silence de la ville en août — les années 1950, bien sûr. Chaque fois que je travaille sur un BR, je redécouvre ce charme de la collection: peindre le portrait d’une époque, des ambiances, des décors d’un temps. L’envie m’est donc venue de revoir Hulot — m’avait échappé sa ressortie restaurée, enfin. Longtemps que je ne l’avais vu, j’avais oublié certains passages. Magie des retrouvailles, alors: pour moi, Les Vacances de Monsieur Hulot ont définitivement un goût d’enfance. Parce que j’ai vu et revu ce film étant môme, puisque la télévision rediffusait l’un ou l’autre des Tati chaque été. Et puis dans mon imaginaire, la plage de St Marc sur Mer c’est également celle de St Brévin, en face, juste de l’autre côté de l’estuaire. Toujours ai-je eu l’impression qu’à regarder Hulot sur le sable, je voyais en quelque sorte les vacances de mon père, de sa famille. Monsieur Hulot, Gaston Lagaffe: des figures intimement liées à une certaine image que je me fis de ma famille, une couleur de ma jeunesse.
#1918
Amusant passage dans une nouvelle de Sexton Blake datant de 1917 (c’est-à-dire, donc, dans une littérature très populaire, Sexton Blake étant une sorte de Sherlock Holmes produit en masse, dans des textes hâtivement rédigés et emplis d’une naïveté enthousiaste). N’étant plus à une incohérence narrative près, l’auteur nous délivre soudain sa vision de la vie parisienne et intervient à la première personne… « And the first flush of dawn was tingeing the sky as they rolled into the Gare du Nord, and a horde of chattering porters and officials swept down upon them. Paris in the early dawn is a Paris rubbing its eyes drowsily and going to bed, wherehas in London that is the hour when the city awakes and the wheels of labour are set in motion. No one ever seems to work in Paris – at least, you apparently see no signs of toil. I don’t know whether it is because the industrial quarters are securely hidden away, or whether it is that the Parisian takes such a cheery pleasure in his work that it is not recognisable in that guise. »
#1917
La collection que je dirige chez les Moutons électriques avec Xavier Mauméjean, la Bibliothèque rouge, va fêter en février prochain son vingtième titre. À cette occasion, et sur une suggestion de Xavier, nous mettons au point un nouveau « look » pour la collection, et une nouvelle manière de la réaliser, afin de la prolonger et de la rafraîchir. Et alors que notre directeur artistique, Sébastien Hayez, étudie tout cela, je réalise que plusieurs titres vont nécessiter une réédition à terme proche… À savoir, outre le Sherlock Holmes, également le Hercule Poirot (juste épuisé), le Arsène Lupin (dont la deuxième édition approche de sa fin, déjà) et le Jack l’Éventreur. C’est ma foi autant de bonnes nouvelles, car cela démontre combien cette collection marche de façon satisfaisante, en « long-sellers ». Et le coup de neuf que l’on donnera à chacun de ces volumes, pour être moins radical que celui pratiqué sur le Holmes, devrait cependant leur donner une nouvelle actualité satisfaisante.
Je me réjouis aussi, je le reconnais, de constater que ce sont les titres que j’ai co-signé qui se vendent le mieux. Et puis, pour rester dans les bonnes nouvelles qui font chaud à l’ego d’auteur, Seb Hayez m’a montré hier soir sa couverture pour Le Garçon doré. Il s’agit de mon petit recueil de nouvelles fantastiques, qui doit sortir chez la Clef d’argent. À l’automne, je présume. Doit aussi sortir en fin d’année La Quête du Monde noir, le troisième album illustré que je cosigne avec Fabrice Colin, pour Hachette Jeunesse (et le deuxième dans cet univers du Monde noir que nous avons imaginé). Enfin, je viens de recevoir le contrat pour Les Trois coeurs, mon deuxième polar jeunesse pour Mango (avec les mêmes héros que Le Voleur masqué). Je viens d’en débuter l’écriture, avec grand plaisir. J’ai déjà des idées pour un troisième et un quatrième, en fait.