#1951

C’est déjà presque fini mais qu’est-ce que c’était beau: ces derniers jours, les feuilles des arbres avaient adopté leur symphonie d’automne. Un spectacle si fascinant que j’ai plusieurs fois effectué le petit détour par le square pas loin de chez moi, afin de profiter de ces jaunes lumineux sous le ciel gris, qui faisaient de chaque feuille comme une grosse pièce dessinée pour un album d’enfant ; et de ces rouges, plus rares, vibrants contre le fond de verdure gonflée d’humidité. Dans la petite rue du marché, les érables parsèment le trottoir de leurs étoiles, ça aussi j’adore, chaque année ça m’enchante. Je me souviens que j’avais essayé de capturer un peu de cette beauté naturelle, une fois, en scannant des feuilles pour décorer l’envers de la couverture de Janua Vera première édition. Réflexe d’éditeur: je ramène souvent mes coups de foudre esthétiques à des envies de couvertures de livres…

Par coïncidence, j’ai aussi regardé sur écran une production hyper-esthétisante: les Wallander avec Kenneth Branagh dans le rôle principal. Castings impeccables, décors étonnants (du moins pour moi qui ne connais pas du tout la Suède), et une photo, oh bon sang, on peut avoir une image aussi belle à la télévision? Renversant, vraiment.

#1950

Au bout d’un moment, j’ai levé le nez de ma lecture et suis allé voir à la fenêtre. Des oiseaux, tant d’oiseaux: incroyable, et ce tintamarre! Sur l’immense grue qui domine mon coin de quartier, une grande foule de volatile, étourneaux je suppose, venaient de se jucher. Chaque centimètre de filin, la moindre surface, supportait une virgule noire. Je suis resté un long moment à les regarder, tandis que le soleil déclinait. Un perchoir géant, planté en pleine ville: je me sentais partagé entre émerveillement et hilarité.