#1962

Comme d’habitude dans ces cas-là je m’émerveille des techniques modernes et m’interroge sur l’impact écologique de notre mode de vie…

Me voici dans une chambre d’hôtel à Lisbonne, il fait très doux, les arbres portent encore leurs feuilles, j’ai vu des rues aux trottoirs de blancs pavés et des façades superbement couverte d’azulejos (carreaux décorés)… Je sens que mon cadeau de Noël (ce séjour de trois jours à Lisbonne) va me plaire…

Doux sentiment d’aliénation, de perte des repères. Arriver de nuit dans une ville qui m’est tout à fait inconnue, prendre pour la première fois son poul, tout est neuf, étranger, identique et tellement différent. Comme l’écrivait Jonathan Raban en 1974: « For at moments like this, the city goes soft, it awaits the imprint of an identity. For better or worse, it invites you to remake it, to consolidate it into a shape you can live in. »

#1960

Un jour, mon ami Olivier, entendant un très léger accent mélancolique dans la voix de Jon Anderson, au sein d’un morceau de l’album Magnification de Yes qui venait alors de sortir, me dit qu’il était heureux que Jon ait toujours été un chanteur de la joie et de l’énergie, de l’optimisme, car si jamais il se mettait un jour à chanter quelque chose de triste, ce serait dévastateur.

Ce soir, mon ami Olivier m’a offert l’écoute d’un premier morceau de l’album que Jon Anderson a enregistré avec Rick Wakeman, The Living Tree, tout juste paru. Le morceau s’intitule « 23/24/11 ». Jon y chante la tristesse. C’est dévastateur.

#1959

Imprévue et infiniment délicieuse: une conférence ce soir sur Stendhal, aux Chartreux (l’établissement scolaire où j’ai situé mon polar jeunesse Le Voleur masqué et où j’aime revenir régulièrement pour de telles occasions). Par Philippe Berthier, professeur à la Sorbonne et co-coordinateur de la Pléïade de Stendhal ; voix rapide, claire, ton souvent drôle, propos volontiers subversif, le tout sur le rapport de Stendhal à l’Europe. Une heure et quelques d’éloquence et d’érudition présentées de la meilleure des manières: avec simplicité.

#1958

Revu « Judex » et « Nuits rouge » de Franju, a la fois drôles, poétiques, dérisoires, terriblement médiocres (incohérences de scénario, indigence des acteurs) et plastiquement superbes. C’est du « pulp » sur écran: délicieux.