J’ai regardé le discours de François Hollande, avec beaucoup d’intérêt. Et François Hollande a terminé en parlant de rêve. Mais pourtant je n’ai entendu qu’un simple appel au retour à la normale, à la raison, rien de plus : c’est dire les dégâts monstrueux fait par dix ans de droite, dont cinq ans d’agitation et de destruction massives, si le prêche raisonnable et ô combien modéré d’un monsieur austère, au ton non modulé et aux chutes de voix non contrôlées (ce n’est pas un grand tribun), si ce très simple prêche républicain puisse être considéré comme un rêve, un espoir, un changement — et suffisant, en plus. Le pays a-t-il été à ce point éloigné de la modeste raison par ces cinq dernières années de droite extrême et de sottise crasse, pour que nos aspirations soient devenues si ordinaires? Je disais il y a peu sur cette page qu’en politique j’avais besoin d’espérer, de rêver — c’est pourquoi j’avais voté Montebourg puis Aubry aux primaires socialistes, pourquoi je vais voter Mélenchon au premier tour. Parce que je crois qu’il faut orienter le plus à gauche possible les choix de notre nation. Incurable idéaliste, je rêve de plus qu’Hollande, de plus qu’un retour à la normalité ordinaire. Traitez-moi de dangereux naïf.
Archives mensuelles : janvier 2012
#2181
#2180
Psychogéographie de Londres
À la recherche de maisons d’écrivains… La demeure d’Agatha Christie à Chelsea ; l’appartement de P. G. Wodehouse derrière Park Lane ; Dorothy Sayers sur le bord de Gray’s Inn Road (plaque d’ailleurs un peu erronée: après son installation à la campagne, Sayers garda cet appartement comme pied-à-terre au-delà de 1929) ; Nancy Mitford derrière Piccadilly ; Arthur Conan Doyle non loin de Baker Street ; Swan Court où Agatha Christie eut un appartement, dans Chelsea tout près de la Tamise ; et Wilkie Collins, euh, je ne sais plus où, Chelsea peut-être aussi… En Grande-Bretagne, on place de ces « plaques bleues » sur les maisons où ont résidé des gens célèbres. Je regrette que cette pratique n’existe pas en France.
Photos prises mi-décembre 2011.
#2179
Température un peu en-dessous de zéro, ciel gris-blanc, peu de lumière, l’hiver quoi. Pas un temps à mettre un psychogéographe dehors. Ayant accusé le coup d’une série de rudes fatigues, j’ai renoncé à une semaine de vacances à Paris — trop froid, trop coûteux — et je m’enfriche à domicile, besoin de recharger les neurones et de respirer un moment. Suis quand même allé faire un tour en ville ce matin. Le réseau des bus a été réorganisé mais rien ne change: longue attente puis trois bus en même temps, le premier bondé, le deuxième normal, le troisième vide — mieux vaut monter dans le deuxième, cependant, car le troisième risque d’annoncer qu’il s’arrêtera en cours de ligne. Classique. Je ne sais comment c’est dans d’autres villes, mais ici la régie des transports publics, TCL, semble n’avoir jamais été capable de réguler son trafic. Cela fait partie du folklore urbain: la flèche clignotante des panneaux horaires affirme souvent l’arrivée de bus fantômes.
Je lis: pas mal de nouvelles de F&SF, histoire d’alimenter la machine à traductions de Fiction ; un manuscrit de roman d’un copain ; la fin d’un bouquin d’un autre ; les deux Panthéra écrits par un vieil ami sous pseudo, hommage à la littérature et au cinéma populaires, tout lui est dedans, c’est léger, amusant, sans conséquence mais captivant (Rivière Blanche) ; de la fantasy urbaine (Ben Macallan, Jasper Fforde, Harry Connolly) ; Dans le café de la jeunesse perdue de Modiano ; beaucoup de bédés.
(étrange petit individu croisé à Londres l’autre jour)
#2178
Quand le progressive-rock italien était d’extrême gauche…