Ces derniers mois, j’ai surtout lu des « vieilleries » — du polar anglais de l’âge d’or, en vue de me remettre dans le bain pour la prochaine écriture de Hercule Poirot, une vie (un seul chapitre de fait pour l’instant, faut que je m’y mettes), et bien sûr pour mon plaisir (Dorothy Sayers, Nicholas Blake, quelques Christie, etc.). Et puis de l’encore plus vieillerie, genre des Léon Groc policiers, ou d’autres auteurs oubliés dont les noms ne vous diront pas grand-chose… Ceci en vue de la construction du catalogue d’une nouvelle collection que je lance aux Moutons électriques l’an prochain, en collaboration avec de gentils camarades tels que Mare, Lehman, Luce ou Mauméjean. Une collection de rééditions de littérature populaire ancienne. Il y aura du cape et d’épée, du roman policier, du roman feuilleton, un peu de vieille SF, de l’humour… Surtout des reprises de livres introuvables, français ou anglo-saxons, avec plusieurs traductions inédites.
Mais je ne peux lire que du « vieux », et puis les tâches à venir de la direction littéraire des Moutons exigent aussi que je lance enfin le tome 2 de Space Opera !, dont Raphaël devait s’occuper mais que je reprends vu qu’il est parti sur d’autres choses. Cela faisait un bon moment que je n’avais pas lu de SF actuelle, de toute manière — en dehors d’uchronies et de steampunkeries, je veux dire. En fait, je ne me suis guère tenu au courant des auteurs et courants anglo-saxons récents, et n’ai lu qu’un peu de Cory Doctorow (mais quelle idéologie: c’est tellement libertarien que ça m’a éjecté de ses oeuvres), de Charles Stross (qui écrit atrocement mal mais a une imagination assez captivante), et quelques bouquins par-ci par-là, genre le premier Daryl Gregory. Donc, puisque je dois renouer avec le space op, j’ai sorti des Ken MacLeod de ma bibliothèque — achetés il y a longtemps et encore pas lus. Miam! voilà qui me plaît: de la SF qui cite Sartre, où Dieu n’existe pas, où l’Europe entière a été envahie par l’URSS, enfin bref une SF résolument de gauche, avec beaucoup de culture et pas mal d’humour. Et avec l’accent écossais. Wow.