#2398

Une chose que j’aime, l’été : me laisser emporter par des lectures. En cela, je crois que mon plus bel été fut certainement celui où je lus Jonathan Strange & Mr Norrel de Susanna Clarke en juillet et The Crow Road de Ian Banks en août (ou le contraire). Bel été aussi que celui où je me plongeai dans les carnets de voyages d’Imago Sekoya. Cette fois, je n’avais rien de spécialement prévu — je sortais du Lev Grossman et songeais à essayer Patrick Rothfuss, je venais de commencer le nouveau L.L. Kloetzer (qui a l’air fort beau), et puis… un manuscrit, un autre, et mes lectures, pourtant professionnelles, devinrent purement jubilatoires, un bonheur après l’autre, encore accentué par le fait de savoir que je vais en être l’éditeur : tout d’abord, le polar préhistorique (les enquêtes d’un chamane !) de Timothée Rey, Les Souffles ne laissent pas de traces, que je vais publier en janvier et que j’ai lu avec une jubilation de tous les instants. Et puis découvrir le début du prochain Cédric Ferrand, Sovok : il a sacrément progressé, et quel roman original, tellement étrange, rétro-futuriste et déglingué. Et enfin, pour moi la découverte la plus éblouissante en fantasy depuis Jaworski, deux romans de fantasy d’une ampleur et d’une beauté incroyables, c’est de la grande littérature… Non, je ne dirai pas le nom de l’auteur, un Belge inconnu encore, vous verrez cela en temps et en heure, mais c’est puissant, ample, du merveilleux épique en vrai ravissement, pour moi quelque part entre une Vonarburg et une Robin Hobb… Entre temps, lu tout de même le Mordred de Justine Niogret, qui sort bientôt chez Mnémos, je n’avais jamais encore lu cette auteur et, wow ! que c’est beau, fort, là encore de la vraie littérature, de celle qui vous saisit et vous transporte. C’est cela qu’il faut aux littératures de l’imaginaire, toute la matière de ces quelques livres-là : du grand et beau style, de la profondeur, du souffle.

Et après encore, je pense me faire un plaisir bien particulier : relire Même pas mort de Jaworski d’une seule traite, dans sa version publiée — savourer un livre par moi publié, après publication, un plaisir rare somme toute. Puis sa suite, le début de sa suite, hé hé.

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