#2509

Il y a des jours comme cela, où je me sens bien peu rouchu, où tout me daille… Ah pardon, en français : des jours où je me lève déjà fatigué, un peu écœuré, où tout m’ennuie — vague à l’âme. Et puis un coup de sonnette du facteur, et à l’ouverture d’une grosse enveloppe, une belle, très belle surprise : un copain, ancien stagiaire des Moutons électriques, qui m’offre un ouvrage sur lequel il a travaillé. Et quel ouvrage, un carnet de voyage de Taniguchi sur Venise, dans la collection « Travel Book » de chez Louis Vuitton (car oui, le malletier Vuitton fait aussi des livres).

Dire que j’en fus touché serait un euphémisme, d’autant que ça a réveillé plein de choses en moi. La principale étant que j’ai « reconnu » la Venise que j’avais tant aimé, cette ville qui — avec un événement concomitant — m’avait plongé dans une état de joie persistant. Il y a des villes comme cela, qui m’ont inspiré du bonheur. San Francisco, Venise, Lisbonne… Je ne sais si je retournerai un jour dans aucune, je ne sais quel sentiment j’aurai alors, mais chacun de ces voyages m’a transpercé jusqu’à atteindre le petit nerf du bonheur, de la joie, celui qui vibre si peu souvent et si peu pleinement d’ordinaire.

SI j’étais riche, ah si j’étais riche, comme chantait Ivan, je n’aurai de cesse de voyager. Je suis bien chez moi, immensément bien depuis que je suis à Bordeaux, mais j’aime également voyager, et le fait de n’avoir jamais le moindre sou devant moi conduit à une certaine frustration dans ce domaine. Enfin bref, il est bien beau, ce livre de Taniguchi, avec son toilage, ses coins arrondis, et surtout la force de ses images, récit en aquarelles d’une sensibilité si juste. Taniguchi semble faire partie de ses personnes qui vivent dans un état permanent de nostalgie — c’est leur tension à eux, je pense aussi à Seth, par exemple. Je ne partage pas cette nostalgie, le présent me convient, mais je sais malgré tout apprécier leur sentiment, cette douce manière de considérer l’information sous-jacente au monde.

Une réflexion sur « #2509 »

  1. Ah, se perdre dans Venise, errer, au frais du soir, dans le dédale des ruelles pour tomber, au détour d’un mur dont tombent les plâtres sur des merveilles d’architecture à l’inimitable patine.
    J’ai dû y aller trois fois dans ma vie, mais j’adore cette ville, oui. Elle a un côté vraiment magique.

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