Depuis seize mois que je suis devenu bordelais, je suis également devenu accro — à la brocante Saint-Michel du dimanche matin. Rien d’étonnant à cela, ç’aura même été tout à fait délibéré. Pour avoir vendu autrefois, une unique fois, sur la brocante, et pour avoir toujours tenu celle-ci comme l’un des regrets d’être exilé dans une cité lyonnaise où les vide-greniers sont si peu en vogue, je savais bien qu’en arrivant à Bordeaux ce parvis serait pour moi d’une attraction irrésistible. Enfin, ce ne fut pas tout de suite le parvis mais je préfère les voir étalées en désordre sous la flèche de Saint-Michel, ces brocantes, qu’alignées sur les quais comme cela fut durant le temps des travaux. Alors, bien sûr, ça représente un budget — une poignée d’euros chaque semaine, un billet bien souvent. Qu’importe : j’estime qu’à mon âge (bientôt 52 ans) il me faut me faire plaisir, tâcher de trouver un peu de fun, m’offrir un peu de confort, avant la fin du monde, n’est-ce pas ? So there: another haul this morning. Bliss indeed.
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#2278
Dormir par cette chaleur, avec dans les 26° dans ma chambre sous le toit le soir quand je monte me coucher, c’est bien sûr peu idéal, en particulier parce que cette chaleur nocturne me provoque des cauchemars. Avant-hier j’en avais fait un si long et si construit que même sous la douche, au matin, j’eus du mal a m’en débarrasser. Le problème, c’est que j’ai bien une « chambre d’été », à savoir la petite chambre d’appoint qui est au niveau de la cave — la température actuellement y reste stable à 23°. Mais je suis claustro et n’aime pas trop dormir là, en dépit du fait qu’il y ait quand même une fenêtre au ras du trottoir. Hier soir je me suis donc amusé à tenter une autre option, à laquelle je pensais depuis un petit moment. L’option Roger Deakin, l’ai-je appelée.
Regarder le tumulte des nuages allongé dans son lit puis, un peu plus tard, remettre ses lunettes pour admirer les quelques étoiles qui percent la pollution lumineuse urbaine, de plus en plus profuses et lumineuses. Contempler les branches que secoue le vent nocturne et écouter leur rumeur. Goûter la caresse de l’air…
Bref, j’ai dormi à la belle étoile. Et ce fut extrêmement agréable. Ayant placé le matelas d’appoint sur la partie terrasse, contre la porte du salon, ainsi ai-je profité pleinement d’une nuit fraîche et douce. Sans plus de moustiques qu’à l’intérieur, ma foi. Une nouvelle dimension de cette maison. Je vais recommencer!
(Roger Deakin était un formidable auteur de « nature writing » anglais, qui avait l’habitude de dormir à la belle étoile)

