#2931

Observateur de la vie menue de mon quartier, par mes promenades vespérales, il y a tant de choses que je ne peux photographier et si peu raconter, comme le brouhaha pépiant des étourneaux dans les platanes du boulevard, qui s’échangent des oiseaux et bruissent le soir des longs chants chamailleurs de ces petits volatiles. Le tintement en dégringolade des bouteilles que quelqu’un jette dans la benne ad hoc, de l’autre côté des voies. Le crissement des grillons dans le pierrier de celles-ci, très présent aux abords de la tranchée du chemin de fer mais inaudible dès que l’on fait quelques pas pour s’en éloigner. Les senteurs aussi, celle des chèvrefeuilles au coin de certaines maisons ou au-dessus des murs, un miel persistant qui flotte sur les rues. En attendant celui des tilleuls lorsque ce sera la saison, sous les grands arbres gonflés d’un arrondie de feuillage sombre. Ou plus subtil mais moins plaisant, le soupçon de vin rouge des figues pas encore tombées qui fermentent sous de larges feuilles spatulées comme de gros doigts. Et après la pluie, le périchor et l’asphalte mouillé, enivrant, entre terre et réglisse, vert et noir.

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