#3021

Premier jour de vacances-à-domicile, dans une bouffée estivale. Au miroir d’eau, des geeks maigres à la chair blême font du skateboard torse nu.

Attente à un arrêt de tram sur les quais. L’air léger s’emplit de chants d’oiseaux, des piaillements qui saturent l’espace bleu entre les façades. Des pigeons vont et viennent d’une balustrade à un trottoir, d’une affiche au bord d’un toit, muettes présences volatiles alors que les chanteurs demeurent invisibles.

À portée de tram, une ville aussi vaste que Bordeaux offre des respirations tout au long de l’eau, à suivre la Garonne sous la pluie des pétales d’acacias et de marronniers. Après la priapée serrée des nouveaux immeubles Ikea enserrant les bassins, le vieux Bacalan étale toujours son calme populaire, jusqu’à l’utopie Claveau. Après sont quelques jardins ouvriers et la berge tranquille où frémissent les champs de roseaux.