#2990

Un concert de trompes ferroviaires vient de sonner ses notes claires dans le vent gris soufflant au dehors, qui secoue les arbres et gronde dans la cheminée. J’attends toujours un dimanche plus chaud et plus serein afin d’aller faire quelques travaux au jardin, qui reste encore dans son état hivernal habituel, entre verdure et maigreur, et juste quelques fleurs. Un imprudent rouge-gorge, tout jeune, le fréquente depuis quelques jours. Pour la première fois depuis un an, je me suis risqué ce matin au rituel dominical de la brocante saint-Michel, le temps incertain y rendant clairsemée l’assistance. Bonne pioche, deux volumes de l’intégrale Simenon que je cherche à compléter, celle en petits hardcovers noirs, ne m’en manque plus que cinq — car je suis retombé chez ce vieux Georges et auprès de ce bon Jules. Après un tour au marché, dans une allée peu fréquentée où personne n’attendait chez le fromager, j’ai prolongé ma promenade d’aspect presque normale (normal-ish) par une remontée jusqu’à la place Nansouty, en faisant juste des détours pour passer au large des petits groupes de mâles maghrébins qui s’agglutinent devant certains bistrots. Le grand vent disperse les miasmes, peut-être s’agit-il d’un des secrets du taux relativement bas de l’épidémie dans la région ? Toujours est-il que ça rugit encore, et qu’il pleuvra demain — la douceur bordelaise ne doit pas faire oublier que nous ne sommes encore qu’en février, une période idéale pour lire et écrire.

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