#5022

« Tu es de plus en plus flemmard ! » se gaussait l’autre jour une amie à la langue piquante. Eh bien j’en accepte l’augure, n’ayant pas encore ce week-end l’impulsion d’écrire du Bodichiev – je n’ai rédigé qu’une simple phrase et pense m’en tenir là pour le moment. « La rivière, longue fin du loch Ness, se couvrait d’ombres noires et humides et de lueurs brisées. » Après tout j’ai deux mois et demi pour construire ces deux novellae et aucune urgence véritable que celle de mes envies ou non. Je me délecte de Ngaio Marsh, en dépit de l’homophobie de passage au tome 4.

#5021

Sport matinal : un peu de natation. A la brasse dans l’océan d’herbe, avec l’avoine rose comme écume et les centaurées comme algues. Destination le prunier — dont les fruits charnus ne sont pas encore tout à fait mûr, en mangerai-je jamais ? Et la haie centrale de la grande prairie, dont les arbres s’ornent de belles floraisons blanches — églantier ai-je constaté. Le paysage embaume le foin et aux abords de l’ombre pousse la menthe.

#5020

Ce printemps aux alternances brutales d’averses et de soleil profita tellement à la nature que les premiers foins doivent être faits ces jours-ci. Je ne me lasse pas d’observer les prairies hautes et chevelues, bondées d’une population végétale qui hoche du chef dans la brise. Le velouté des graminées gomme les paysages de Champignac en bols et lignes de verdure. Une aile claque dans un cyprès, les pigeons roucoulent dans les tilleuls, les pies craquètent, les milans tournent au loin en sifflant.