#6163

Il y a quelque chose de confortable dans la présence des publicités fantômes, dans leur douce nostalgie marchande. Il y a quelque chose de rassurant dans la vaste rumeur nocturne d’un convoi ferroviaire qui sonne et grince sur la voie toute proche, permanence d’une activité humaine. Il y a quelque chose de satisfaisant dans le dessin enlassant du double tronc d’un immense pin que des réaménagements urbains ont laissé triompher à l’échancrure de nouveaux immeubles. Il y a une poésie de l’effacement dans les mauvaises herbes des trottoirs, dans la poussière des caniveaux.