Au dehors, l’hiver semble être enfin arrivé et les feuilles, saisies de froid et de surprise, chutent en averse – en attendant la vraie pluie demain. Au dedans, relecture complète de ce que j’ai écrit de mon prochain roman, dans les 200 000 signes pour le moment. Retouches, ajouts de phrases et de chapitres, resserrages de boulons, remise en cohérence. La vie lente.
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#6145
Assis à la table du salon, je songe à lui. Plusieurs jours que mes réseaux témoignent de la disparition du romancier canadien Jean-Louis Trudel. Nous n’étions pas intimes mais je le considérais comme un ami, actionnaire attentif de ma maison d’édition, correspondant toujours bienveillant, et cette érudition ! Je venais même de relire son amusante nouvelle « Terre de liberté ». Fidèle à sa légende de grand marcheur (la fois où il passa me rendre visite à Lyon puis repartit pour aller voir Ayerdhal dans les monts du Lyonnais, si loin). Mort si soudainement à Vilnius où il était visiblement heureux de se trouver en résidence d’écriture. Jamais je n’aurais envisagé de pleurer ce copain, plus jeune que moi de quelques années. Je rumine une grande tristesse mais aussi une rage, celle de voir partir des cerveaux tels que Nicolas Nova et Jean-Louis Trudel alors que de tant de crétins jouissent d’une nuisible santé. Encore un membre de notre famille qui s’en va : arrêtez de mourir, les gens, c’est trop moche ce silence.