Notes d’un piéton de province monté à la capitale (5)
Conclusion ô combien satisfaisante d’un séjour où je vis tant de personnes que j’aime, qui me sont chères, par un dimanche de farniente d’une ineffable douceur. Un peu de marche le matin, pour visiter les puces de St-Ouen, le moment people inévitable à Paris en croisant Philippe Starck aux dites puces de St-Ouen, puis de la gastronomie et du bon vin… En compagnie de mes compères Jean et Axel (qui faisaient plus ample connaissance avec un plaisir évident et réciproque), ce fut donc un restau éthiopien le midi et re-cantine japonaise le soir (entre les ragoûts éthiopiens et les ramen nippons, force est de constater que j’ai découvert ces dernières années deux nourritures particulièrement « addictives » — la dernière mode parisienne, elle, est aux restaus tibétains: il y en a plein les rues), tandis que le reste de la journée se passait entre ombre et soleil sous les amples feuilles des marronniers du Luxembourg, à siroter verre après verre d’un Chablis bien goûteux. Douce décadence. J’ai souhaité un séjour roboratif et dépaysant, je ne saurais nier que ce fut une réussite. Qui a dit que Paris était stressant, bruyant, fatigant? Je l’ai vécu cette fois dans une exceptionnelle détente.
Dans ma solitude lyonnaise je ressens souvent que j’ai le superflu en abondance mais que je manque de l’essentiel. Temps lent du flâneur et chaleur des autres: c’est cela cet essentiel, retrouvé pour tout juste une semaine parisienne.
Pas tout à fait tibétain: j'ai vu à Bath, l'an dernier, un restaurant népalais (et si le restaurant népalais, c'est déjà un bon point) qui s'appelle « Yak, Yeti, Yak ».
à Paris ils se disent tibétains. et il y en a partout, soudain! je ne sais s'ils servent du thé au beurre de yack rance…