Enfant d’une certaine modernité, celle forgée dans les années Pompidou, et d’une ville nouvelle, Cergy-Pontoise, où j’ai grandi, j’ai toujours été et je demeure fasciné par certains artefacts d’un « avenir radieux qui n’avait jamais été », comme l’écrit Philippe Vasset. C’est pourquoi dans mon nouveau roman, Menace sur l’Empire (comment, vous ne l’avez pas encore commandé ?), je mets en scène notamment une arcologie et un aérotrain. Un ouvrage de Vasset que je vient de lire, Une vie en l’air, évoque ce dernier, et comme l’auteur je suis fasciné de longue date par le rail de béton qui traverse encore la Beauce, « parapet d’un projet oublié ». L’aérotrain aurait du venir à Cergy, justement : las, ce rêve technologique fut abandonné. Vasset en parle superbement et… rêveusement, en habitué des propos psychogéographiques. Dans une nouvelle finie hier, que je vais soumettre à une anthologie, j’évoque également les ailes volantes, autre objet hautement rétro-futuriste.
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#2963
Menace sur l’Empire est imprimé, il ne va pas tarder à arriver chez les souscripteurs, et pourtant j’ai encore un peu de mal à réaliser que ce roman existe. Une forme de dissonance cognitive provoquée par le fait que j’en avais rédigé, il y a longtemps, deux synopsis différents — l’un en vue d’une BD, l’autre pour une coécriture avec un copain —, que j’avais écrit plusieurs chapitres, et que ce matériau m’a tourné en tête pendant des années et des années. En cela, c’est typique de tout le cycle de Bodichiev qui, ayant longtemps dormi dans mes tiroirs, s’est ancré profondément dans mon imaginaire personnel, intime, un peu comme l’on se souvient de rêves. Les premières scènes de Menace sur l’Empire, je les connais comme des sortes d’icônes personnelles, et les sortir au public constitue une sorte de petite libération, en tout cas une belle émotion.
Chaque été depuis quelques années, j’essaye d’écrire. Le reste de l’année, je n’y parviens guère — je cultive l’espoir que le fait d’avoir sous la main un nouvel assistant, à partir de mercredi, va me permettre de prendre un peu plus de recul et de me ménager des plages d’écriture, mais je m’illusionne sans doute. J’avais en tout cas embrassé le premier confinement comme opportunité d’écriture : j’y ai rédigé du Bodichiev, quatre nouvelles toutes neuves et un autre court roman, Les Trois cœurs (pas encore lu par mes éditeurs donc je n’ai encore ni recul ni certitude de publication). À l’origine, j’avais dit que je ferais deux recueils, trois au plus — et puis j’ai repensé à mes synopsis et les ai rédigés / transformés en Menace sur l’Empire, et puis donc avec le premier confinement j’ai repensé à un polar jeunesse jamais paru, et l’ai également réécrit / transformé en une autre étape des existences de Viat et Jan Marcus. Car Viat en vieillissant prend de l’importance, de l’autonomie. Bref, me resterait donc à finir le troisième recueil… mais saurai-je arrêter de revenir à cet univers ? Hier matin j’ai commencé à cogiter, sans du tout l’avoir cherché, à un roman plus ambitieux et polyphonique dans ce monde anglo-russe. Enfin, on verra bien — la frustration, c’est que j’ai deux romans à faire déjà, sur d’autres thèmes, et deux autres éventuellement à reprendre / finir. Mais quand ?
#2962
Reçu à l’instant les premiers exemplaires de Menace sur l’Empire, mon nouveau… enfin, je veux dire, le nouveau roman d’Olav Koulikov, ooooh ! Pouvoirs psy et morts étranges, London est en danger !
#2957
Il vient juste de partir chez l’imprimeur : le troisième volet des enquêtes de Bodichiev, cette fois sous la forme d’un court roman, toujours chez mes jeunes amis des « Saisons de l’étrange », pourvoyeurs d’effrois distingués et de lectures de qualité ! Soutenez-les.
#2955
Me fascine toujours cette synchronisité subjective qui fait que, lorsque je travaille sur un texte, qu’il s’agissait dans le temps d’un essai ou maintenant d’un roman, la moindre lecture l’alimente, telle saturation stylistique ici, tel rythme là, un point de vue, soudain tout converge, « tout fait ventre » pour mon imaginaire. Il y a deux jours, je commence à lire un roman australien et dois le reposer précipitamment car cette description d’une salle de cuisine, bon sang de bois mais c’est celle que je voulais écrire – vite, poser ce livre et ne surtout pas y penser, afin de ne pas risquer une involontaire inspiration. Et ce soir au contraire, cette scène déjà lue tant de fois chez Elizabeth Goudge et qui, racontée à ma façon et au service de mon récit, développée dans mon propre cadre, oh bon sang oui, pourra former l’amorce de ma deuxième partie. Éponge.

