J’ai pas mal causé ces temps derniers, sur le web (deux entretiens sur des sites, ici et là) mais aussi en vrai, devant 37 bibliothécaires et 8 libraires du Poitou-Charente l’autre matin à Niort (en compagnie des responsables de Mirobole et de Monsieur Toussaint Louverture, 40 mn chacun — on doit remettre ça à Saintes en décembre), puis le soir suivant dans une médiathèque en banlieue bordelaise, en compagnie plaisante de Laurent Queyssi et Patrick Marcel, et ma foi il y avait une trentaine de spectateurs juste pour nous écouter raconter nos histoires entre copains (photo par F. Selsis). Pour Niort et Saintes, c’est l’agence poitevine du livre qui organise ces rencontres, et ce qui est très bien c’est que les éditeurs ont été demandés expressément par vote des bibliothèques. Hé hé, c’est bon, de se sentir désiré !
Archives de catégorie : éditeur
#2648
Un ami et collaborateur m’écrit à l’instant, dans un fil de réflexion, que « l’air du temps ne semble plus guère à une littérature trop intellectuellement exigeante », et à discuter avec un jeune collègue hier soir nous constations le niveau médiocre des dialogues dans trop de romans d’imaginaire étiquettés « young adult ». Des réflexions qui n’améliorent pas mon humeur matutinale — influence de la pluie et de ce ciel de nouveau à la grisaille, allez savoir. Et les doutes d’une de mes autrices alimentent ce que je qualifierai d’angoisses existentielles — des vibrations négatives que je ressens depuis maintenant un sacré bout de temps en fait, depuis au moins la fin de l’année antépénultième, c’est dire. Mon confrère de chez l’Arbre vengeur me disait une fois avoir lu dans les mémoires de Robert Laffont évoqué ce « bruit de fond » de l’anxiété de l’éditeur ; j’ai tout de suite su de quoi il parlait. Les doutes, les interrogations, les incertitudes, par moment j’ai l’impression que cela constitue une bonne partie de mon métier. Un sentiment de fragilité, soutenu par quoi ? Quelques chaleurs au cœur, une passion chevillée à l’âme, des collaborateurs précieux, et toujours l’excitation intellectuelle des nouveaux projets, des prochains livres, des manuscrits en cours, des découvertes. Ni déprimé ni pessimiste, pas triste mais souvent tendu : recherchant le soleil.
#2644
Tiens, je sors un petit peu de chez moi, la semaine prochaine : rencontre avec des bibliothécaires dans la riante ville de Niort le 8 (en compagnie de gentils camarades de chez Mirobole et Monsieur Toussaint Louverture) et blabla avec des amis en banlieue bordelaise le 9 (Patrick Marcel et Laurent Queyssi, à la médiathèque de Villenave d’Ornon, 18h).
#2642
Hier mon chef de fab est venu me rendre visite au bureau, les bras chargés de cadeaux — des tas d’échantillons de fabrication intéressante + un hilarant bouquin avec des licornes à paillettes… Et puis, pile au moment où il arrivait, une camionnette est venue s’arrêter devant notre porte, qui nous livrait ceci dans un gros nid de kraft — et je crois bien que je ne suis toujours pas un rude éditeur cynique et blasé, car j’en suis franchement, vraiment, très ému. Les premiers résultats d’un travail de longue haleine, énorme et collectif, en fait, une vraie aventure éditoriale, et… j’suis content, quoi. Ils sortent en librairie en avril. Lancement à la librairie Le Nuage vert à Paris le 5 mai et chez Critic à Rennes le 12 mai, en attendant d’autres dates…
#2626
Depuis quelques années, je me passionne pour une nouvelle forme littéraire, une sorte de résurgence de la fiction « pulp » et du surnaturel dans des modes très actuels, post-modernes et finalement plutôt « grand public »… (sur la photo, mes lectures récentes dans ce style) Une copine libraire me confirmait l’autre jour avoir elle aussi constaté que le fantastique plaisait de nouveau beaucoup, et que ce « néo-pulp » séduisait énormément, que les gens le tiennent même comme moins « intimidant » que les littératures de genre plus identifiées, plus installées comme la fantasy ou le space op. Et de me citer les trad de Jim C. Hines et de Daniel O’Malley, autant de séries que j’ai effectivement apprécié dans cette nouvelle mouvance et qui sont parmi les premières traduites chez nous. Bref, tout ça pour dire que les lignes bougent, que l’imaginaire bouge… et que ça me plaît beaucoup, tant comme lecteur, forcément, que comme (co-) éditeur puisqu’en fait ce sont ces diagnostiques qui nous ont lancés dans le lancement du nouveau label Les Saisons de l’étrange. La campagne de « crowdfunding » entre dans ses derniers dix jours, on croise vraiment les doigts pour atteindre le huitième bouquin, ce serait trrrrès chouette! allez-y voir : https://fr.ulule.com/les-saisons-de-letrange/