Une journée un peu en off aujourd’hui, le temps de reprendre, littéralement, mon souffle coupé par la bronchite. Poursuivre ma lecture du prochain roman de Nelly Chadour, jubilatoire et superbe. Quelques pas au soleil caressant. Fait hier un peu de jardinage. Chercher le calme, en somme.
« Has it ever struck you that life is all memory, except for the one present moment that goes by you so quick you hardly catch it going? » (Tennessee Williams)
La saison fugitive des éclosions de fleurs (l’azalée sort ses griffes), des giboulées et du ciel bleu encore frais, du vent océanique et des premiers pas au jardin.
Écrit cette nuit le début d’une nouvelle qui sera certainement la plus steampunk de Bodichiev, plutôt du « jonaspunk » — rêvé au matin de madame Maigret, la vieille dame dont je fus le dernier client avec mon ami Fabrice — et sur conseil de mon fils j’écoute une émission de la BBC radio 6, musiques dansantes saupoudrées de commentaires pince sans rire du toujours impeccable Bill Nighy. Tâcher de se relaxer en dépit des vilénies législatives. Michel Pagel me suggérait l’autre jour de fonder l’AVEMARIA : l’Association des Vieux Éditeurs Marris d’Avoir une Retraite Indigente et Affamés — pas évident que je puisse jamais prendre la mienne.
Beauté d’une pluie sous le soleil, dont chaque goutte brille en hachurant les rues. La pierre blonde réchauffe le décor urbain en contraste du ciel très gris. Giboulées. Curieux temps, curieuse époque.
Jaune intense du colza sous le ciel de striures grises, nous avons regagné l’havre de la Nouvelle Aquitaine après avoir survécu à un week-end parisien de salon pas très fantastique, de bronchite qui me déchire les bronches et les nuits, d’agapes sino-coréennes et de discussions à bâtons rompus sur les nouvelles tendance supposées de la fantasy (gunpowder, geek romance, doom cat et j’en passe de plus confidentielles). Suis un tantinet rompu.