Réveillé cette nuit par l’âcre odeur d’incendie qui coulait par les fenêtres, j’ai le confus souvenir d’un cauchemar lié à cette fumée qui flottait dans l’air nocturne. Je ne me suis rendormi que longtemps plus tard, la tendinite de mon pied gauche en profitant pour pulser ses crispations douloureuses. Hier soir j’utilisais dans un échange avec une amie deux mots pour décrire mon état : « bancroche » (je vais encore passer le Festival Hypermondes avec des béquilles !) et « chafouin » (l’humeur).
Archives de catégorie : journal
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La ville grondait, cette nuit. Un tonnerre au loin ou un train mal réveillé, je n’ai su le définir, occupé que j’étais à regarder la lune. Une belle lune bien ronde dans un ciel d’un bleu de soie, et je me demandais comment décrire ce gros bouton de nacre cousu sur un coussin : ma nouvelle en cours sera certainement une histoire de (plus ou moins) loups-garous, j’ai donc trouvé intéressant que le hasard m’offre la documentation nécessaire, si j’ose dire. Je vous rassure, il n’y avait nul hurlement dans les parages, seulement ce roulement percussif et bas qui grondait dans le lointain nocturne.
#5101
#5100
L’application météo ne sait plus à quelles données se vouer, qui annonce des averses fantômes et repousse de semaine en semaine le retour d’une pluie d’ordinaire si habituelle pour Bordeaux. Gris mélancolique ou bleu métallique, le ciel ne promet plus rien, et le capitaine en son jardin meurtri de guetter les derniers fruits d‘une saison déjà automnale. Le minuscule miracle d’une grappe d’arbouses le fascine plus particulièrement, tandis qu’avançant sur sa nouvelle bruxelloise il rumine un peu sur une nouvelle bordelaise, au principe que ce qui est fait n’est plus à faire.

