#4020

« Mais la pluie a fait le jeu du loup », lis-je à l’instant. Jolie expression que je ne connaissais pas, faire le jeu du loup. Dans un roman policier de 1962. Ici et maintenant, sous un ciel étrangement jaune la pluie ne fait aucun jeu, qui hésite et se fait attendre, mais en début de journée j’ai tout de même pris une drache en centre-ville. Mes nouveaux yeux sont commandés, mes vertiges vestigiels, mes fatigues toujours fréquentes. Convalescent.

#4018

Quarante années de tradition s’achèvent, avec une dernière « microcon » de braderies nordiques, quelque part entre Ostrevent et Escrebieux. Un adieu joyeux aux vide-greniers ruraux entre les maisons de brique, et beaucoup de pensées pour l’absent, Joseph. Bruine et vieux bouquins.

#4013

Fini tout de même une longue scène de ma nouvelle, coupé à la grande cisaille quelques fâcheuses lianes de ronces, pris à la dictée un mail de mon parrain, terminé de lire le prochain roman de Nikolavitch ; maintenant je vais retourner à Sayers (ou à Pierre Loti) et au repos, tandis que l’aigle, un milan je suppose, tourne au-dessus des prairies avec des tiuuuuu-tiuuuuu dans l’azur voilé.

#4011

Paysage sonore de neuf hectares de campagne à l’orée de la ville : à la fois le ronflement insistant de la départementale, accélérations d’automobiles, glapissements de motos, grondements de camions… et la légèreté d’une vie naturelle, discrète : claquements d’ailes dans le feuillage, scie des insectes, heurts d’un pivert du côté du mélèze, gazouillis et flûtes cadencées de petits oiseaux, pas de merles sous les arbustes, brève bruine de graines tombant sur les feuilles, murmure du vent, stridences lointaines d’un rapace haut dans le ciel…