Au début de l’orage, hier, j’ai observé le plaisir de deux merles, s’égosillant et s’ébrouant sous les gouttes éparses. Puis cette petite averse devint torrent, charriant des pierres qui cinglaient la terrasse et les vasistas avec de grands craquements. Toute la nuit ce fut encore le raffut, le déluge et les grondements. Maintenant, le lendemain, mes deux merles sont de retour, gloussant et pépiant, sous un ciel blafard avachi sur les toits.
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#6125
Fort mal dormi la nuit dernière, les orages tournaient, partaient, voguaient, cognaient, grondaient, et la pluie revenait sans cesse, crépitante ou hésitante. Chaque fois je me disais que c’était excellent pour le jardin, tout ce ciel déversant son eau en grand qui m’éviterait un arrosage matinal. La chaleur, le vent, le bruit, difficile de plonger profond dans le sommeil. Et dans les rues, quelques heures auparavant, les parfums du jasmin et du tilleul exacerbés par la moiteur devenaient presque intoxiquant.
#6121
Première fois que j’assiste en direct à l’éclosion d’une fleur. L’annuelle pivoine de ma terrasse se trouvait à l’état d’un gros poing blanc serré, ce matin, et assis dans le coin ombragé pour lire et écrire j’ai, relevant la tête au fil des moments, vu cette grande fleur peu à peu s’ouvrir, en quelque chose comme deux heures. Quant à sa senteur, « capiteuse » est le terme adéquat. Dans le ciel, un orage monte et gronde. La pluie fait sonner le métal de la table de jardin.
#6120
#6117
Quelques oiseaux passèrent dans le coin de ciel abricot, cette échancrure du paysage visible depuis le vasistas. Des nuages s’élevèrent un moment en une brûlante forme angélique aux ailes déployées, à moins que ce ne fut un djinn dansant, avant que le crépuscule bleuté n’en éteigne les flammes. Les braises de ce coucher brasillèrent encore quelques minutes, s’abaissèrent derrière la crête des toitures en un trait de lumière citron, vers la paille, vers le blanc, vers le gris, et ce fut la nuit.
