#2458

Il y a une mélancolie du chemin de fer, entretenue par l’entreprise SNCF elle-même ; quoique « entretenu » ne soit pas le terme le plus adéquat : l’herbe qui pousse entre les rails des emprises ferroviaires, cette herbe des talus chère à Réda, mais aussi ces grands entrepôts anciens, qui paraissent souvent en état d’abandon – comme à Libourne celui qui dresse au bord des voies le triangle édenté de son pignon aux vitres presque toutes brisées. Et ces tourelles dilapidées, ces pylônes rouillés, ces passerelles usées, ces wagons tagués garés entre deux bouquets de genets… Nos trains roulent au sein d’une archéologie, des souvenirs d’un autre siècle en dépit du métal lisse et du profil hi-tech des véhicules.

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