J’abandonne, je ne parviens pas à lire Sur les chemins noirs de Sylvain Tesson. Je croyais y trouver un plaisant récit de cheminement dans la campagne, au lieu de quoi ce ne sont que récriminations d’un réac fermé sur lui-même, et qui écrit assez pauvrement, j’ai envie de biffer son texte comme je le ferais d’un manuscrit — il n’y a plus d’éditeur chez Gallimard ? Tout cela est ordinaire, à l’image de la seule culture qu’il étale, ces références calcifiées, momifiées, de la littérature officielle. Là où des promeneurs anglais comme McFarlane ou Mabey nous parlent d’aujourd’hui et d’une culture ouverte, et bien sûr de notre rapport à la nature, Tesson ne fait que grinchouiller entre deux plates exaltations. Quel paradoxe : se promenant dans l’espace naturel, il se recroqueville au monde. Tesson ce n’est pas du « nature writing », c’est Jean-Pierre Pernaut. Triste France, triste NRF.