#4087

Je tiens à ce rituel, celui d’une promenade dans les rues de Chinon, la petite ville tourangelle qui fut celle de mes grands-parents paternels. Une sorte de pèlerinage en somme, à humer cette poésie citadine ancienne en un maigre jour d’hiver. Les souvenirs des commerces d’antan accompagnent nos pas comme une ville fantôme, ici se trouvait la boutique d’opticien de mon grand-père, là un marchand de tonneaux, ici la boucherie chevaline porte encore son enseigne, là un coiffeur à la célèbre excentricité, la boutique en entresol de la libraire madame Robin, le pressing, un marchand de légumes, une marchande d’instruments de musique… Une sorte d’âge d’or que nous retraçons, dans des rues pour la plupart vides et aux devantures closes, le commerce ayant déserté toutes ces petites bourgades dans la tyrannie du centre commercial et de l’automobile.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *