#6042

Chaque année je me dis que la prochaine fois je ne me ferai pas surprendre, que je serais plus vigilant, et chaque année je suis surpris. Quand les hirondelles sont-elles revenues ? Elles sont de retour, elles tournent et virent en sifflant ce soir dans un ciel transparent que hantent quelques bibendums blanc-rosés.

#6041

Hier soir, ma chatte est rentrée un peu tard de sa balade nocturne sur les toits. Avant de descendre croquer quelques bouchées, elle passa par mon lit affirmer son retour d’un petit miaulement, mais elle ne répondit pas lorsque je lui demandai de me raconter sa promenade. J’aurai aimé qu’elle me parle du froid des tuiles sous les pattes, du bleu de la nuit, des ombres du jardin, de l’odeur de souris au coin d’une cheminée, de celle de pie au creux d’une gouttière, du froissement des feuilles du troène, de la poussière du mur, du chant du merle et du chemin des fourmis.

#6039

Que d’eau, que d’eau, et que de pollen. Pas de promenade du samedi mais un long déjeuner bavard avec de vieux copains, suivi d’un peu de brocante (un Zola par Bofa) avant la grande averse. Ce matin, Saint-Michel et Capu, tradition dominicale, un Vuitton Book et une sauge, les coquelicots en chemin et les merles au jardin.

#6038

Après une lourde et longue journée, sortir un instant au jardin pour respirer le parfum de pluie, cueillir quelques feuilles de menthe et dans l’air frais apprécier que flotte cette musique typiquement urbaine d’un mélange de sirène d’ambulance, de grondement ferroviaire et de chant du merle, juste avant le bleu du crépuscule. Plus tard, insomniaque, j’écoute le bavardage syncopé d’une averse sur le vasistas.