#2545

Je n’évoque pas trop ici les morts, mais bien entendu cela pèse sur le moral comme sur l’atmosphère, Leonard Nimoy, sir Pratchett, Daevid Allen, ce sont de grands pans de mon univers mental qui se figent dans l’histoire, le chagrin privé rejoint la douleur publique. Ou pour le dire comme par ici : ça daille, quoi.

#2544

Lu ce matin la version noir et blanc du Chaminou de Raymond Macherot, dans cette si belle collection des éditions Niffle. Comme d’habitude les commentaires courant en bas de page, par Hugues Dayez, ne me satisfont pas pleinement, demeurant superficiels, sans aucune analyse narrative, seulement de l’anecdotique historique. C’est dommage, mais pour le reste, quelle splendeur que du Macherot en grand et sans couleur, bien mis en valeur sur beau papier, et cette histoire ahurissante, tellement épatante. Les yeux se régalent, les papilles se réjouissent.

#2543

Lectures : fini The Whispering Swarm de Michael Moorcock, curieux et très beau mélange d’autobio, d’univers parallèle et de fantasy ; l’absolument renversant City of Stairs de Robert Jackson Bennett, de la fantasy post-magique comme l’on dirait de la SF post-apocalyse ; l’amusant The Invisible Library de Genevieve Cogman, de la fantasy steampunk qui appelle sans doute des suites mais c’était fun ; et pour poursuivre dans les histoires de bibliothécaires magiques, je suis dans The Rabbit Back Literature Society de Pasi Ilmari Jääskeläinen – en anglais puisque pas traduit en français de toute manière, et la couverture m’avait attiré. Roman finlandais de fantasy urbaine disons, ou fantasy rurbaine pour être précis (petite ville, neige), amusant, intelligent, original, ça me fait penser à la fois à du Paasilinna et du Murakami, avec sans doute une pointe de Jonathan Carroll.

« Autumn seeped into the grass, plants and trees and gushed from the treetops up into the sky to cover the landscape. » (Pasi Ilmari Jääskeläinen)

#2542

Souventes fois, j’attends le bus ici, au pied de la jolie caserne de pompiers sixties sur l’autre rive, face à la flèche de Saint-Michel, et à chaque reprise ce panorama me fascine, la Garonne immense, le clocher pointu, l’alignement des façades…

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#2541

De l’autre côté de la fenêtre, les têtes blanches et roses des azalées oscillent dans le vent, les branches du bambou battent comme des bras et le mimosa hoche de toutes ses minuscules fleurs jaunes. Bordeaux pour moi a un goût d’enfance. Le mimosa demeure attaché dans mon souvenir à ceux qui, grands bosquets, tenaient la garde auprès du puits, à la Devinière, la maison familiale en Bretagne (celle qui se trouve en photo sur mon bandeau). Sur le marché, je peux acheter des Sainte-Maure, buches de fromage de chèvre à la tourangelle, comme l’on en mange chez mes parents. Sur le marché également, de l’autre côté de la barrière de Bègles chaque mercredi, s’installe la marchande d’une boucherie chevaline. Une telle boutique se tenait voisine de celle de mon grand-père, pour moi la viande de cheval est la meilleure. Et désormais, je peux donc inscrire les délices du steak haché cru et du saucisson fumé de cheval à mon menu, dans mon quotidien. Les voix, aussi : monsieur Mollat parle avec l’accent de mon parrain, ma propriétaire avec celui d’une cousine de mon père. Adulte, je suis en pays de jeunesse.