Soirée Marabout au bord de la Garonne, chez l’Arbre vengeur.
Littérature populaire dans le soleil déclinant.
Archives de l’auteur : A.-F. Ruaud
#5012
Serial reading. Bien sûr, je lis un peu de tout, nouveautés ou anciennetés, par exemple ces temps derniers j’ai lu l’ultime Anne Fakhouri, chez Argyll, de la féerie écrite comme du roman noir américain — c’est curieux, assez fort, pas vraiment ma tasse de thé mais rugueux à souhait et le contraste est intéressant. Un roman chez Denoël, Du thé pour les fantômes de Chris Vuklisevik, une fantasy surprenante, à Nice et dans l’arrière-pays, avec des superstitions locales et des fantômes, une narration astucieuse. Et là je lis à la fois le nouveau Ugo Bellagamba, chez Mu, et le prochain Alex Nikolavitch, au sidérant souffle de grande aventure, superbe roman (fin août chez les Moutons électriques).
Mais surtout, tout le temps, en tâche de fond je ne cesse de lire ce qui constitue mon péché mignon : du polar GAD (le roman policier classique de l’entre-deux-guerres) encore et encore, et par auteurs complets. Ainsi ces derniers mois ai-je lu ou relu tout Clifford Witting, tout Cyril Hare, tout Edmund Crispin, tout Dorothy L. Sayers, autant de George Bellairs, de Ronald Knox et de E.C.R. Lorac que possible… Ça m’amuse bien, ces auteurs presque inconnus en France et si attachants, si british.
Hier soir j’ai commencé le premier Ngaio Marsh, puisque curieusement je n’avais encore jamais lu cette grande dame. Trente-deux romans plus une suite, cela devrait m’occuper quelques mois.
#5011
#5010
Un paquebot pousse son vilain museau sur les quais et dans le tram je capte de drôles de bribes… « Yesterday, the Babylon brigad… », « Je m’assois dans ce sens, comme ça je suis face à la mer… », « Je n’arrive plus à activer mes bras comme avant… », « I was supposed to study the twenty trees, they were strange people with money »…
#5209
Pour la première fois depuis j’y suis installé, j’ai rêvé de Bordeaux — un Bordeaux des songes, où notamment le quartier derrière la fac de la Victoire est médiéval, pavé, serré et sombre. Comme un creusement inconnu de la ville. Rêver d’ici en s’y trouvant, l’hybrider avec d’autres villes imaginaires de ma vie du sommeil, quelle expérience étrange. Parce que j’ai regardé des livres sur le Bordeaux d’antan, peut-être. Parce que ma vieille chatte m’empêche encore de dormir, sans doute. Ça chamboule la tête, ces nuits hachées.