Les températures sont revenues à un niveau normal après cette soudaine explosion de chaleur de quelques jours. Les plantes en ont été saisies, au point que les trottoirs sont jaunes de pollen et que l’autre soir, lorsque Karim et mon sommes rentrés chez moi, toute la maison sentait le parfum citronné et un peu âcre du pierri, le petit arbre de la voisine qui surplombe le bord de la terrasse, couvert de grosses touffes de fleurs blanc-vert. Une des azalées a également ouverte ses fleurs en grand, quand sur l’autre elles ne sont encore que des griffes sombres. Les tulipes ont fanées et un premier iris est déjà fleuri. L’épaisse colonne d’une bardane laisse tomber au sol quelques-unes de ses petites fleurs blanches. Les pervenches couvrent l’herbe sous le figuier.
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#2665
Considérations météorologiques. Avril est un mois démonstratif, cette année. Je me sens nettement jet-lagué, ayant passé de l’épisode sibérien de Harrogate (c’est comme ça que les Anglais nomment ce genre de coup de froid avec vent, grêle, neige fondue et grésils divers…) et du gris brumeux saturé d’humidité de Londres au brusque et radieux été-avant-l’heure de Bordeaux ces jours-ci. Et je me disais que les travaux, c’est comme les plantes : vous savez, quand lors d’un épisode de redoux les plantes se font avoir et poussent trop tôt bourgeons ou feuillages? Eh bien d’habitude c’est l’été que les municipalités font pousser partout des tas de travaux, mais là, Bordeaux est en emplie, bon sang de bois, ils ont cru que c’est déjà le temps estival des trous sableux, des chaussées défoncées et des transports pagaillés.
#2625
Aujourd’hui, Bordeaux fait des économies de décor : sur les quais, une masse cotonneuse remplace la rive droite, et à la brocante même au pied de la flèche Saint-Michel le sommet ne s’en distingue pas. Tout se noie de brume, blancheur indistincte, il n’y a plus d’aigu que le froid. Bravant ces temps de brouillard à la Gil Jourdan je me suis tout de même rendu au marché et, aux puces, trouvé quelques petites choses.
#2593
Rentrant ce soir d’un chouette petit concert (du groupe où joue mon excellent camarade Laurent Queyssi) j’ai loupé le bus que j’espérais prendre et, remontant à pied, ai entendu dans le ciel nocturne passer les trompettes d’un vol de grues. Depuis quatre ans que je vis dans cette douceur d’Atlantique, je suis toujours surpris (agréablement) par de tels aspects encore un peu… exotiques, pour moi.
#2587
Descendant tout à l’heure vers la gare (je vais passer le week-end chez mon excellent camarade Pagel), j’ai fait l’expérience d’un trouble de la réalité : un panneau routier annonçant, tout près de chez moi, un temple bouddhiste ? Et je n’avais jamais vu ça ? Bon, un peu plus loin deux autres panneaux me rassurèrent quant à leur aspect flambant neuf, mais tout de même : les nouvelles sur lesquelles je (re) travaille en ce moment se déroulent dans une uchronie où le bouddhisme est la religion d’État, et j’en débute une qui serait à Bordeaux… Et du coup, j’ai guetté le long de ce chemin connu par cœur d’autres signes jamais observés. J’ai donc découvert une grosse poule blanche, qui grattait la terre sous un buisson, dans un jardinet ; et un portillon ouvrant sur un sentier, marqué « ter » et « quarter » sur la boite à lettres.