La nuit dernière encore, j’ai rédigé en partie deux scènes, me suis même relevé un moment pour vérifier quelque chose… alors que je suis incapable de me motiver le samedi ou le dimanche dans la journée pour écrire un peu. C’est légèrement absurde et sans doute un rien déplorable pour ma santé, mais enfin le roman avance ainsi à petits pas nocturnes. Les trépignements feutrés d’une averse sur le vasistas accompagnèrent d’ailleurs ces notes ; au matin cependant une belle et grande lumière me rassura quant à ma promenade hebdomadaire, purement urbaine cette fois et touristico-librairienne, un terme qui devrait exister.
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#4099
Quelle idée curieuse et passablement masochiste me conduit donc à écrire, littéralement à mes heures perdues ? Après quelques mois à rédiger des fragments (de moins en moins) courts, je me retrouve un peu au pied du mur de mon « grand roman » (une grandeur à ne prendre bien entendu qu’en mesure de mes ambitions personnelles). Il va me devenir de plus en plus difficile de ne rédiger que des passages, je pense, et j’étais sottement un peu anxieux hier soir, au point de n’avoir pas rédigé la scène qui me trottait en tête ce dimanche (mais je ne l’ai pas oubliée). Ce grand puzzle, vais-je parvenir à l’assembler ? Sa machinerie m’a occupé un bon moment au lieu de lire au lit, et si, et si ? Quand, aussi : comment parvenir à mener cette tâche d’ampleur sans devoir attendre la disponibilité probable de cet été ?
#4097
Je me rends bien compte, en écrivant mon « grand roman », qu’il y est souvent question d’âge : une partie des personnages concernés se trouve au bord de la retraite, évolution de leur biographie oblige. Bon, il y aura aussi une jeune femme, deux jeunes filles, deux jeunes hommes… mais la thématique du vieil âge sera tout de même pas mal présente, c’est certain. Effet de mon propre âge bien entendu, moi qui me retrouve à discuter retraite dans des mails avec un vieux copain, par exemple. Un autre ami me dit sa tristesse de n’être pas dans le catalogue des 18 ans des Moutons électriques – catalogue surtout conçu pour les jeunes libraires et donc orienté sur le disponible / d’actualité, au détriment du fonds plus ancien qui n’y figure donc pas, hélas. Cruels arbitrages, des fois, en attendant des opportunités de nouvelles éditions. Et puis j’entends la porte d’à côté — un jeune couple vient de racheter la maison de la vieille dame, cette voisine que je regrette. Leur premier acte a été de couper tous ses arbres, les idiots. De l’autre côté, un autre jeune couple nouveau, aussi, avec un petit qui crie beaucoup, mais fort heureusement les murs sont épais et je ne l’entends que lorsqu’il sort dans la rue. Eh ouais, j’suis vieux.