#3094

« I envy you going to Oxford… One sees the shadows of things in silver mirrors. » (Oscar Wilde)
On ne saurait dire que je manque de suite dans les idées. J’ai finalement travaillé un peu hier soir et ce matin sur une petite nouvelle qui se déroule à Oxford, pour laquelle j’avais pris des notes… en septembre 2003. (Fini ce soir) Reposé, la tête pas trop « légère », je parviens donc à écrire un brin. La fraîcheur n’est pas sans aider. Dans le patio, la plante fromage a un peu souffert de la chaleur. Trois des quatre tomates rougissent lentement. Du pourpier a eut l’excellente initiative de coloniser le pot du défunt mimosa.

#3092

Malade un jour sur deux et prudent le reste du temps, je ne peux finalement même pas écrire sur des carnets. Je vis donc cet été raté dans une frustration : je sais quels textes je dois finir pour les prochaines parutions de Bodichiev, j’ai aussi conçu un recueil ultérieur que je ne peux débuter – et malencontreusement mon cerveau ne cesse de me projeter vers le roman plus ambitieux dont j’ai l’idée pour cet univers. Alors, je note sur l’iPhone des bribes à ne pas perdre qui viendront s’ajouter à la novella en cours, façon puzzle… et je cogite, un peu dans le vide : comment dans un Empire couvrant une majeure partie de l’Occident fonctionne l’impôt ? En particulier, quelle taxe ajoutée existe, le port de Londres applique-t-il des tarifs sur le fret ? (Si si c’est important) Et quid de l’anti-sémitisme dans un univers qui n’a pas connu les guerres mondiales ? Je choisi de croire que ce racisme hideux a disparu mais lorsque, lisant un Simenon (Les Fantômes du chapelier) ou L’Homme pressé de Morand, je tombe sur de petites saloperies qui me hérissent, je m’interroge, cette haine du juif à la fois si ancrée et si absurde, si ignoble, comment l’effacer dans une uchronie essentiellement en paix ?

#3087

Cruauté de l’auteur de roman policier : choisir les victimes. Et alors que j’achève une novella où l’agaçant inspecteur Jones Jones vient de trouver la mort, en tâche de fond je cogite à une autre série de nouvelles et vient de décider d’y sacrifier un inspecteur Goudounov devenu âgé. Car j’envisage d’écrire un petit recueil sur les successeurs de Bodichiev, Chuck et Mowgli, imaginés récemment – afin de travailler la chronologie j’ai d’ailleurs déjà mis en scène le jeune Mowgli, alors ado d’une douzaine d’années, dans une enquête du prochain volume, que mon nouvel éditeur est en train de mettre en page.

#3086

De grands roulements, passe un convoi ferroviaire, qui emplit un moment le quartier de sa sourde rumeur de métal. Suivent les cloches, autre son de fer, une église puis une deuxième. Levé tard, très malade hier — déjà porté au propre 89 000 signes de la novella « Les arrières mondes », j’ai trop forcé. Je tangue, moi qui en bateau n’ai pas le mal de mer. Avantage de la maladie, j’ai perdu près de 4 kilos. Repos dominical, pas d’écran aujourd’hui. Un vent atlantique agite les arbres.

#3085

Les martinets sifflent en haut du ciel, ce matin, presque invisibles dans ce bleu grisaillant annonciateur de chaleur. Ma tête chahute, j’écris entre deux vertiges, à la petite table métallique du patio. Quand l’ombre du bambou sera devenue trop grêle je rentrerai au salon. Je me tiens à mes 5000 signes minimum par jour, comme chaque été. Généralement plus, et mes malaises me frustrent. Au point que j’écris même un peu le soir, sur l’iPhone, au moins une scène de mon puzzle avant de dormir.