#2972

Et surtout, la santé, et des livres, plein de livres !
Pour ma part j’ai fait une petite erreur hier soir : m’endormant, j’ai commencé à réfléchir à une nouvelle… Difficile reconstitution ce matin du texte ainsi déjà rédigé, puisqu’une fois construit en tête c’est comme s’il avait été posé sur le papier. Enfin, j’y suis parvenu, et voici donc que j’ai entamé une nouvelle sur un crime dans une usine de poupées gonflables (« En fait non, inspecteur, il s‘agit de mannequins ludiques à usage intime », balbutia le directeur à ses côtés), et du diable si je sais où ça va mais c’est amusant. Bonne année, les gens !

#2967

Ma vie passionnante : hier soir, je me trouvais sous la douche lorsque soudain deux scènes de l’univers de Bodichiev me vinrent en tête, et à peine séché je me suis précipité sur l’iPad pour les rédiger toutes deux, près de 5000 signes tout de même. C’est étonnant, deux petites tranches de vie de Viat, comme si maintenant j’étais « branché » sur cet univers parallèle et en recevait des bribes. (Non non ça va, je n’en suis pas encore au chapeau en aluminium)

La semaine dernière, je suis parvenu de haute lutte, c’est-à-dire en pointillé entre deux petites tâches pour les Moutons ou pour AENA, ou entre deux réunions visio, à écrire une nouvelle dans ce même univers et, grand bonheur, l’éditeur me l’a promptement acceptée avec le qualificatif de « parfaite ». Comme par ailleurs mon fils (partiellement modèle de Viat, de même que Bodichiev m’est en partie un alter-ego) venait de me dire plein de jolies choses sur mon dernier roman, cela illumina mon week-end.

#2966

Enfant d’une certaine modernité, celle forgée dans les années Pompidou, et d’une ville nouvelle, Cergy-Pontoise, où j’ai grandi, j’ai toujours été et je demeure fasciné par certains artefacts d’un « avenir radieux qui n’avait jamais été », comme l’écrit Philippe Vasset. C’est pourquoi dans mon nouveau roman, Menace sur l’Empire (comment, vous ne l’avez pas encore commandé ?), je mets en scène notamment une arcologie et un aérotrain. Un ouvrage de Vasset que je vient de lire, Une vie en l’air,  évoque ce dernier, et comme l’auteur je suis fasciné de longue date par le rail de béton qui traverse encore la Beauce, « parapet d’un projet oublié ». L’aérotrain aurait du venir à Cergy, justement : las, ce rêve technologique fut abandonné. Vasset en parle superbement et… rêveusement, en habitué des propos psychogéographiques. Dans une nouvelle finie hier, que je vais soumettre à une anthologie, j’évoque également les ailes volantes, autre objet hautement rétro-futuriste.

#2963

Menace sur l’Empire est imprimé, il ne va pas tarder à arriver chez les souscripteurs, et pourtant j’ai encore un peu de mal à réaliser que ce roman existe. Une forme de dissonance cognitive provoquée par le fait que j’en avais rédigé, il y a longtemps, deux synopsis différents — l’un en vue d’une BD, l’autre pour une coécriture avec un copain —, que j’avais écrit plusieurs chapitres, et que ce matériau m’a tourné en tête pendant des années et des années. En cela, c’est typique de tout le cycle de Bodichiev qui, ayant longtemps dormi dans mes tiroirs, s’est ancré profondément dans mon imaginaire personnel, intime, un peu comme l’on se souvient de rêves.  Les premières scènes de Menace sur l’Empire, je les connais comme des sortes d’icônes personnelles, et les sortir au public constitue une sorte de petite libération, en tout cas une belle émotion.

Chaque été depuis quelques années, j’essaye d’écrire. Le reste de l’année, je n’y parviens guère — je cultive l’espoir que le fait d’avoir sous la main un nouvel assistant, à partir de mercredi, va me permettre de prendre un peu plus de recul et de me ménager des plages d’écriture, mais je m’illusionne sans doute. J’avais en tout cas embrassé le premier confinement comme opportunité d’écriture : j’y ai rédigé du Bodichiev, quatre nouvelles toutes neuves et un autre court roman, Les Trois cœurs (pas encore lu par mes éditeurs donc je n’ai encore ni recul ni certitude de publication). À l’origine, j’avais dit que je ferais deux recueils, trois au plus — et puis j’ai repensé à mes synopsis et les ai rédigés / transformés en Menace sur l’Empire, et puis donc avec le premier confinement j’ai repensé à un polar jeunesse jamais paru, et l’ai également réécrit / transformé en une autre étape des existences de Viat et Jan Marcus. Car Viat en vieillissant prend de l’importance, de l’autonomie. Bref, me resterait donc à finir le troisième recueil… mais saurai-je arrêter de revenir à cet univers ? Hier matin j’ai commencé à cogiter, sans du tout l’avoir cherché, à un roman plus ambitieux et polyphonique dans ce monde anglo-russe. Enfin, on verra bien — la frustration, c’est que j’ai deux romans à faire déjà, sur d’autres thèmes, et deux autres éventuellement à reprendre / finir. Mais quand ?