#2714

En fait, j’aurai fait de l’édition toute ma vie… Étant ado, j’avais pour rêve de devenir dessinateur de bédé et je faisais moi-même des petits albums, produits à deux exemplaires par la magie du papier carbone. Un de mes oncles vient d’en retrouver, qu’il m’a posté, il est assez étrange de revoir ces petites choses après tout ce temps. Et puis j’ai cessé de dessiner, mais pas d’écrire, et devenu lycéen puis étudiant je me suis lancé à cœur perdu dans le fanzinat, et mes récentes recherches dans les archives de Roland C. Wagner m’ont permis de renouer avec toute cette production incroyablement riche et fournie, nous étions jeunes et formidablement prolifiques… Et puis j’ai participé à divers ouvrages, au fil des ans, en commençant par un recueil de Jean-Pierre Hubert chez Denoël, à quelques magazines aussi, comme Ère comprimée ou Pavillon rouge, puis il y a eu la brève aventure des éditions Étoiles Vives, pour finalement aboutir de nos jours aux Moutons électriques, 15 ans déjà — et toujours à Yellow Submarine, sur lequel je planche encore ces jours-ci.

#2710

Pour prolonger mes travaux de fouille de ce week-end, je viens de descendre à la cave et de monter au grenier, chez moi, afin de voir si vraiment je n’ai plus de « vieilleries » de Roland qui traînent… et ai donc retrouvé une anthologie ô combien fanique avec l’une de ses premières nouvelles, ainsi qu’un fanzine avec une interview par Pagel. Et chez elle, Sylvie a retrouvé une poignée de Vopaliec. Cool ! Tiens, de Charles Aznavour : « La jeunesse amène d’abord sa folie, puis elle apprend. »

#2709

J’ai passé le week-end avec le cœur empli d’une tendresse immense, celle pour mon vieil ami Roland C. Wagner, dont je suis venu explorer à Auch les archives. Grâce à l’immense gentillesse de Sylvie Denis sa compagne — et avec la bénédiction de sa fille, Natacha, merci à vous deux — ce ne fut pas un événement triste, je redoutais un peu mes propres émotions ; au lieu de quoi, à remuer toute cette paperasse, à explorer son ordinateur et à soulever tous ces cartons, j’ai souvent ri, retrouvant la légèreté, la fantaisie et les passions de mon grand copain, m’amusant de détails, m’attendrissant d’une lettre de refus ou d’une photo, m’émerveillant de découvrir des nouvelles de jeunesse, des notes manuscrites, le début de son dernier roman, des interviews… Maintenant j’ai un gros travail devant moi, bien entendu, mais ce sera avec un vrai plaisir et je me sens le cœur plus calme.

(Photo : le bureau du Mac de Roland)